Si, on peut toujours discuter. Nos arguments ne sont peut-être pas ceux qu’on peut le mieux comprendre ?
Anticorrida moi-même, je reconnais que ce qualificatif d’anticorrida peut faire croire que nous sommes intolérants ou contre la liberté individuelle.
Il faut prendre le « anti » comme l’affirmation très convaincue que la corrida est un obstacle à une meilleure société, et que se taire serait de la complicité passive à ce que nous croyons être une barbarie d’un autre âge.
Vous savez sans doute que la corrida hispanique se sert d’un taureau dont on a diminué les forces auparavant, et qu’on va faire souffrir dans l’arène pendant 15 à 30 mn, avant de le tuer - le plus souvent maladroitement en utilisant parfois 3 types d’armes différentes - ce qui prolonge son agonie.
Vous savez sans doute que cette boucherie est pratiquée pour le plaisir sadique de spectateurs en mal d’émotion qui croient satisfaire à une tradition.
Vous savez sans doute que ce spectacle violent est autorisé aux enfants, auxquels même dans certaines « écoles » de tauromachie on enseigne cet « art » de tuer sous prétexte de réinsertion !
Vous savez sans doute que plus de 80% des Français sont contre, et que malgré cette majorité réelle et constante, les pouvoirs publics subventionnent la corrida par faiblesse ou compromission.
Alors, sommes-nous des extrémistes, des despotiques, des fanatiques, des censeurs, des hystériques parce que nous réagissons pacifiquement contre cette abomination ? Nous croyons que la corrida n’est pas digne d’exister dans notre société et que l’animal ne doit pas y être traité de cette façon si injuste.
Est-ce de l’intolérance que de réagir contre ce qui avilit l’homme ? Est-ce être liberticide que de revendiquer démocratiquement que les subventions publiques ne soient pas attribuées contre la volonté du peuple ?
Je crois, Monsieur, que votre propos n’est pas assez réfléchi (comment osez-vous parler ici de pogroms !) ou, que nous ne souhaitons pas vivre dans la même société. Dans la mienne il n’est pas moral de martyriser un être vivant. On y préfère la pitié à la cruauté. Et notre éthique n’a plus rien à voir avec les jeux du cirque.
Je ne vous ai sans doute pas convaincu. Admettez que nous ne sommes pas des intolérants bornés. Simplement, nous défendons notre liberté de respecter la vie.