Merci pour votre complément.
C’est vrai, la question de l’authenticité de l’original devra trouver une solution à laquelle on peut accorder toute confiance.
Par contre je ne suis pas aussi pessimiste que vous sur l’argentique. L’invention de la photographie n’a pas tué la peinture, pas plus que le numérique d’ailleurs ne le fera. Picasso, Dali, Buffet ont cohabité avec des progrès considérables dans le matériel et les supports de prises de vue sans que leurs tableaux ne perdent de leur intérêt. La différence avec l’époque actuelle réside probablement dans la commercialisation effrénée qui sous-tend actuellement toute activité et l’esclavage de la communication et des media, y compris la création artitisque et qui modifient (pas vraiment dans le bon sens !) le comportement humain.
Malgré tout je garde l’espoir que l’argentique conservera une place à côté du numérique. La recrudescence du noir&blanc n’est-elle pas encourageante ? Le plaisir d’un portrait au 6x6 ou 6x7 est-il condamné ? Les chambres sont-elles arrivées au bout de leur histoire ? Bien entendu, cela suppose que des fabricants de supports argentiques, de produits et de moyens de tirage puissent aussi survivre ... Pour le moment ce n’est pas perdu ... dans 10 ans ?
Je ne rechigne pourtant pas à utiliser le numérique qui me rend de grands services. C’est un très bon et très utile outil complémentaire. Par contre je déplore qu’une majorité de photographes professionnels aient jeté par-dessus bord l’argentique et tiennent à la clientèle des discours plus que navrants. Combien de fois n’ai-je pas demandé tel ou tel film argentique pour m’entendre répondre : « mais Monsieur ça n’existe plus ! L’argentique c’est fini, il n’y a plus que le numérique ! Tiens, je peux vous proposer un très bon compact, c’est pas cher et ça se met dans la poche sans problème » ... Ils n’ont pas su intégrer le progrès amené par le numérique. Avant de s’affilier à de grandes chaînes de distribution ces photographes ont tué leur propre métier et massacré la noblesse de la création photographique. Ils ont oublié la photo pour n’être plus que des vendeurs. A côté de leur borne Kodak ou Fuji qui fournissent directement des tirages standardisés, ils pourraient aussi bien tenir une épicerie ou vendre des pneus (nonobstant mon respect pour ces professionnels là).
Heureusement il en reste de ceux qui ne sont pas que des marchands et ont su garder le conseil et les échanges avec le client amateur soucieux de se perfectionner et partager son plaisir pour des images de qualité, argentiques ou numériques. Il en reste, des laboratoires soucieux de la qualité de leurs impressions. Des revues comme « Le Photographe » ou « Réponses Photos » s’efforcent de faire la part des choses et de faire cohabiter les deux techniques. Faire de la résistance pour ne pas voir disparaître une technique qui a accompagné l’humanité depuis près de deux siécles c’est aussi conserver sa diversité culturelle et sa richesse. C’est, à ce niveau là, refuser de devenir une simple machine à consommer, jouet des grands groupes financiers. C’est, tout simplement, vouloir rester Homme et maîtriser, dans la mesure du possible, son propre destin.
Bon week-end et bien à vous