Effectivement, le fait d’écrire droit ou même bien n’est pas la panacée pour séduire un éditeur.
J’ai commis deux petits ouvrages, le premier vendu à 50.000ex, le second officiellement 63.000 et revendu sans mon accord à la distribution petit prix. Dont je n’ai aucune nouvelle.Il est d’autre part entendu que je n’ai besoin de personne pour faire ma promotion.On utilise même cette position pour négocier le passage médiatique d’autres auteurs de l’édition dans ma foulée...Position rêvée s’il en est.
Dans mon troisième ouvrage, j’ai fait l’effort d’écrire tel que je pense. Plutôt mieux que les deux autres fois.
Que croyez vous qu’il arriva ?... Rien. Le changement de genre est interdit chez Grasset qui m’avait pourtant demandé l’ouvrage. Je n’essaierai même pas de refiler le manuscrit à un autre des grands éditeurs. Ils se tiennent tous et ont, eux seuls, le pouvoir d’imposer le succès qui leur convient( Houellebecq, Littel...). Il est vrai aussi que, dans ce dernier manuscrit, je ne disais pas que du bien des francs maçons, témoignage rare mais très mal vu par ces messieurs...
Vive donc le compte d’auteur, avec tout de même la référence proustienne comme compagnon de bras d’honneur.
Tout ceci pour donner à comprendre que, hormis les problèmes de droits, d’avances,de frais de papier et d’imprimeur, bref de fric, reste le problème de la stratégie de l’édition française qui est laissée au seul soin des éditeurs. Et c’est là que je rejoins l’ami féru comme moi de Pynchon. Notre littérature fait pitié et donne exemple aux jeunes provinciaux évoqués plus haut, du plus médiocre des dénomminateurs de parutions (Houellebecq, Littel ), pour les inciter à embrasser provisoirement une carrière dans la littérature française.