Bon article lucide. Il est nécessaire qu’une prise de conscience se fasse à propos de ces quotas qui ne relèvent que de questions d’image de fermeté à l’étranger sans résoudre véritablement le problème pour autant. On ne fait pas baisser le niveau de la mer en asséchant une rivière.
En réalité il existe des solutions à ce problème, ou tout du moins des pistes pour le réduire, malheureusement confrontées à des barrières majeures d’application.
La première est comme l’a bien souligné l’auteur une jurisprudence laxiste, officielle au niveau des textes, officieuse au niveau de l’application de la loi, sur la question de l’immigration clandestine, qui incite à l’action et à une imposition en force de la majeure partie de cette immigration, largement favorisée par les refrains insidieusement humanistes de ces activistes qu’évoque l’auteur, jouant sur la corde sensible des habitants du pays dit des Droits de l’Homme.
La seconde est une situation structurelle d’émigration de survie en provenance des pays du Sud et principalement d’Afrique. Sauf à fermer les frontières il est virtuellement impossible d’endiguer l’espoir de millions de personnes qui voient dans l’hypothèse d’une condition précaire en Europe une solution incomparablement préférable à leur situation de base dans leur pays d’origine, souvent dirigée par des élites peu fiables (quand on aime pratiquer l’euphémisme) et surtout peu soucieuses du bon développement de leurs concitoyens. Et quand bien même la France les fermerait, elle serait encore soumise aux contraintes européennes qui génèrent par nature un afflux inévitable.
La troisième est cette montée latente de communautarisme qui nuit gravement à une éventuelle politique d’union nationale sur le sujet, seule à pouvoir autoriser des mesures d’envergure aux effets réels.
La quatrième est l’ampleur de la tâche au seul niveau intérieur, toute considération sur de nouveaux afflux clandestins mise à part. Un traitement juste, humain et approfondi des quelque 400 000 étrangers en situation irrégulière est un travail titanesque que la France n’a sans aucun doute pas les moyens de réaliser dans les formes que réclament certains. D’où les tensions actuelles sur les conditions des expulsions et les dérapages stigmatisés par les média. Et pourtant au regard de l’étendue du problème il serait vain de nier que ceux-ci ne pèsent pas bien lourd au total.
La cinquième et non la moindre est l’ubuesque situation européenne, qui par nature est génératrice d’une partie du problème sans que la pataude machine bruxelloise ait pour autant le moindre début de semblant de moyen d’y apporter une solution.
Or une partie des solutions potentielles réside dans l’application d’une politique européenne globale d’immigration, car c’est seulement à ce niveau, en vertu des lois en vigueur au sein de l’UE, qu’il serait possible d’esquisser un début de contrôle des flux migratoires. Difficile de l’imaginer dans l’état actuel des choses.
On en revient donc à un traitement du problème au niveau national, dont l’efficacité est et ne peut de toute façon être que de la poudre aux yeux pour qui veut bien voir, en-dehors d’un éventuel effet dissuasif douteux que serait censé provoquer l’atteinte des quotas. A la lumière des faits et des barrières évoquées précédemment il paraît évident qu’aucun gouvernement national, de droite comme de gauche, n’a les armes pour apporter une solution efficace et durable au problème.
Alors que faire ? S’apitoyer devant le sort des pauvres sans-papier ? S’enfoncer dans un nationalisme radical sur le thème du « tous dehors, fermons les frontières » ? Rester dans une sorte de demi-mesure qui comme tout compromis ne satisfera personne ?
Une piste parfois évoquée est une régularisation massive des clandestins déjà présents suivie de l’application immédiate d’une politique de verrouillage du pays. Malheureusement il est probable que le précédent ainsi créé générera un puissant appel d’air indépendamment de la politique de fermeté qui s’ensuivrait.
La seule solution envisageable restante s’impose donc d’elle-même. Une application stricte de la loi, en vertu de l’état de droit cher à faxtronic et sans doute au mépris de certaines considérations relevant de la morale ou de la sensibilité. En ayant conscience qu’il ne s’agit pas d’un plaisir mais de tenter d’épargner à nos enfants un mal plus grand encore.
Parce que la dure réalité est là : bien que de nombreux efforts puissent être faits pour une amélioration globale de la qualité de vie de l’homme, et que beaucoup dont moi par ma fonction, y travaillent, le monde est dans une logique de survie. Avec tout ce que cela implique, y compris la défense des intérêts d’une certaine population au détriment d’une autre, hélas.
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