Hmmm tout d’abord je voudrais connaître la cause de cet acharnement à faire des articles contre l’apprentissage des langues étrangères, ou du moins discutant ses bienfaits. L’auteur aurait-il des difficultés avec l’anglais en particulier ?
1- L’anglais EST une langue facile. Rien à voir avec la prononciation, ça on l’a ou pas, de toute façon le français avec toutes ses nasales est très difficile à prononcer également (pourquoi -un et -in se prononcent-ils pareil, et pas toujours -en ?). L’anglais est facile car il n’a quasiment pas de grammaire, d’ailleurs les Anglais ont du mal à apprendre d’autres langues parce qu’ils savent à peine ce qu’est un complément d’objet...pas besoin ! Pas besoin non plus de conjuguer pour leur parler, vu qu’ils conjuguent à peine. Vous sonnerez un peu comme un Indien de western, mais c’est compréhensible. Essayez un peu en allemand... A mon avis le truc avec l’anglais est qu’on peut très facilement l’apprendre par le contact avec la langue parlée, les films etc, avec peu de notions de base.
2- L’apprentissage précoce est bénéfique, à condition de respecter certaines conditions (utopiques dans l’enseignement public général ?). Tout d’abord il faut beaucoup d’heures, dès le primaire (maternelle pas forcément nécessaire, on ne sait pas lire et autres petites difficultés. Moi j’avais 1h par jour.
Il faut ABSOLUMENT un professeur dont la langue maternelle est celle qu’il enseigne. En effet le but de cet apprentissage précoce est d’utiliser une méthode bien différente de celle utilisée avec les adultes : on demande d’abord de comprendre, ensuite d’apprendre, ensuite de s’exprimer, et ensuite d’apprendre la grammaire. D’où une plus grande facilité à apprendre la grammaire, l’élève ayant déjà des automatismes (il sait ce qui « sonne mieux »). Il s’agit avant tout de former l’oreille, il faut donc absolument éviter l’espèce d’accent au mieux hybride des profs d’anglais français par exemple, mélange d’anglais et d’américain assaisonné à la française. Beurk.
ENsuite, il faut empêcher au maximum l’enfant de s’exprimer dans sa langue au cours de ces lessons, et le professeur ne doit pas non plus l’utiliser. Ce n’est pas traumatisant, et ça permet une immersion linguistique. En effet, je suis allée dans un lycée français en Espagne et les élèves de terminale, ayant fait toute leur scolarité là, avaient encore souvent un accent andalou à couper au couteau. Normal, même les profs leur parlent espagnol et ils n’utilisent le français que pour écrire et parfois pour s’exprimer en classe. Insuffisant.
Idéalement, il faut aussi un environnment plurilingue dans lequel l’enfant sera habitué à entendre et reconnaître plusieurs langues : ça forme l’oreille. Mais bon, à part les écoles européennes à Bruxelles et au Luxembourg, ou quelques écoles internationales, je ne vois pas trop de possibilités . Moi j’en avais un, en plus d’être bilingue de par mes parents, et ça aide, croyez-moi, même pour la 5e langue.
En fait selon moi l’avantage est que l’on acquiert la « musique » de la langue mieux qu’en l’apprenant plus tard, parce qu’on l’apprend sur la durée. Au bout du CP, on ne me demandait que de savoir compter, réciter l’alphabet et dire trois phrases. Et comprendre plus ou moins ce que disait le professeur qui parlait avec l’anglais le plus neutre qu’il pouvait. Et c’est parfait à cet âge là ! L’adulte aura aussi plus de mal à se « lâcher » à l’oral, car c’est là un des gros problèmes notamment en France : le passage de l’écrit (souvent relativement bon) à l’oral (qui laisse beaucoup à désirer).