@ l’auteur,
Que voilà un beau réquisitoire, M.l’Avocat Général ( non pas au sens d’une charge critique, mais au sens où un avocat général ne plaide pas, mais requiert).
J’y souscrit très largement.
=Des nuances cependant.
=Dans votre partie « à décharge » (le bilan positif, ou du moins les velleités positives du programme du Garde), vous auriez pu ajouter le fait qu’enfin, on parle de remettre en cause le scandale des remises de peines systématiques ( « tu prends 10 ans, tu en fais 5 », comme disent les voyous).
Cette hérésie a été concue comme soupape de sécurité des prisons, tant quantitaivement (vider un peu les prisons saturées) que qualitativement ( comme il ne fallait pas « désespérer Billancourt », il ne faut pas « désespérer Clairvaux » ou Pascal Payet, disent les matons...).
Elle est cependant une hérésie juridique : elle remet en cause le principe de souveraineté de la Justice rendue au nom du peuple français, qui constitue à la fois son honneur et sa crédibilité. Si la Cour ( au nom du peuple français), a dit 10 ans, comment cela peut-il LEGALEMENT faire 5 ?
Cela dit, « en parler enfin », cela ne veut pas dire régler le problème. Parler d’un furoncle, ce n’est pas encore le percer, tout juste mieux que de le cacher sous les vétements.
=Sur la féminisation, interrogations :
la magistrature est très (trop ?)largement féminisée (près de 60 % de ses membres, 80% des promotions de l’ENM, ai-je lu, et 90% des juges aux affaires matrimonailes, ce qui n’est pas sans remmttre en cause l’objectivité des jugements rendus pour divorce !)
Dès lors, par la simple démographie et la courbe des vancements à l’ancienneté, il est évident que des femmes vont très vite, comme dans la police, occuper des postes de responsabilités dans le « top 50 ».
Cela se fera tout seul. Point besion de le décréter ni de hater le mouvement.
=Plus sérieux et subtil sont vos remarques douces -amères sur les projecteurs et l’ombre, le clinquant contre le sang et les larmes.
C’est une vraie question. Mais les magistrats eux-mémes, lassés de leur image poussièreuse et « fonctionarisée », de leur role « d’éboueurs de la société », commun à Police, Samu, légistes etc, ne sont-ils pas à la recherche du clinquant médiatique, de la bonne odeur des « spot » qui éclairent les Betacam des TV ?
Le chef montre-t-il l’exemple, où l’exemple ne vient-il pas « d’en bas » (M. Brugière et d’autres).
Reste en effet (et vous le dites bien) qu’il y a comme un malaise à ce que les témoins privilégiés de la noirceur humaine et de la « nuit des illusions » paradent aux podiums de Chanel.