Article intéressant, mais je viens sur ce fil pour vous soumettre la vision du judaïsme sur ce point particulier de la création d’Adam et du monde.
Ce texte(une petite portion) est tiré en partie de cours de mon maître andré Neher(zal),lorsqu’il enseignait dans les années 80 à Jérusalem.
Je ne pouvais faire plus court, nous parlons de la création tout de même
Le Midrash Berechit Rabbah chapitre 3, paragraphe 8 et 9 enseigne : Rabbi Youda fils de Simone a dit : « Le verset écrit : ‘‘et il y eut un soir et il y eut un matin’’ et non ‘‘qu’il y ait un soir...’’. Ceci suggère que le temps préexistait la création de notre monde et n’a pas été créé avec ce monde ». Ainsi, Rabbi Abahou apprend de là que D. créa des mondes puis les détruisit,jusqu’à ce qu’Il en vienne à créer ce monde. De même, rapportons un enseignement du Zohar (24 a), à la section de Berechit, qui suit cette idée : Il est dit : « Voici l’histoire du ciel et de la terre lorsqu’ils furent créés ». Or, nous avons établi qu’à chaque fois que le texte s’exprime par le terme de « et voici », cela vient ajouter sur ce qui précède. En revanche, le terme de « voici » vient annuler ce qui précède. Ainsi, la vocable « voici », présente dansle verset précité, vient couper court avec l’histoire du chaos dont parle le verset : « la terre fut chaos ». C’est à propos de cela qu’il a été enseigné que D. créa des mondes qu’Il détruisit. Ainsi, il ressort de ces enseignements que ce monde a été créé sur la poussière d’autres mondes.
La même idée a été reprise par le rabbin Lipschutz, dans un de ses exposés qu’il prononça en 1842. Cet auteur présente cette théorie comme étant un appui aux découvertes scientifiques. Selon lui, la vision de la Torah, plutôt qu’en désaccord avec les scientifiques, est en parfaite concordance, car comme eux, le monde est extrêmement vieux, datant de plusieurs millions d’années. Lorsque le judaïsme affirme que le monde est âgé de 5764 ans, il se réfère à l’existence de ce monde-ci, le dernier à avoir été créé. Le rabbin Lipschutz rajoute à cela que nous disposons d’une tradition selon laquelle, notre monde est le quatrième cycle de 7000 ans d’un jubilé (peut-être bien le dernier...) Nous pouvons donc penser que les différents hominidés antérieurs à l’homo sapiens proviendraient d’un monde antérieur.
. On est donc amené à conclureque le récit de la création du monde rapporté dans la Bible ne peut être pris à son sens simple. En effet,si c’était le cas, pourquoi ce sujet à un caractère si mystérieux et de doit être étudié en comité si restreint ? C’est en s’inspirant de cette thèse que le Ramban (Rabbi Moché fils de Na’hman) explique la question du Midrash, rapportée par Rachi dans son premier commentaire sur la Torah, qui demande pourquoi la Torah commence-t-elle par le récit de la création. En effet, la Torah aurait dû débuter par le premiercommandement, à savoir la sanctification du mois ! Le Ramban montre son étonnement sur cette question. Nous savons bien que toute notre foi en D. est principalement encrée dans ce récit de la création. De fait, comment envisager d’en faire l’impasse ? Le Ramban répond qu’en réalité, l’œuvre dela création est un mystère qui ne peut être compris qu’à travers la tradition transmise par D. à Moché. Bien plus, celui qui le connaît n’a pas le droit de le divulguer. De fait, la réalité de l’œuvre de la création ne peut nullement être comprise par une lecture du sens simple du texte biblique. Ainsi, la question du Midrash est justifiée. Pourquoi la Torah commence-telle par l’œuvre de la création si ce récit ne nous apporte rien de précis ? (Voir la réponse à cette question dans le commentaire de Rachi). Il en ressort que le récit de la création rapporté dans la Bible n’est pas à prendre au sens simple. Le Rambam (Rabbi Moché fils de Maïmon) également, dans son ouvrage Le guide des égarés, confirmeque ce qui est rapporté dans la Torah au sujet du récit de la création ne doit pas être compris dans son sens simple. Le Rav Eliahou Eliezer Dessler écrit dans son Mikhtav Mééliahou au tome 2, page 151, que les jours évoqués tout au long du récit de la création ne sont pas les mêmes jours de 24 heures que nous connaissons aujourd’hui. En effet, déjà depuis le début de la création, la Torah parle de jour, comme ilest dit : « Il y eut un soir, il y eut un matin, un jour », « Il y eut un soir..., deuxième jour »,... Or, le soleil et la lune, qui déterminent la durée du jour proprement dit, n’ont été créés qu’au quatrièmejour. Bien plus, le Midrash enseigne que le soleil et la lune attendirent le septième jour pour commencerà officier. Avant cela, lumière et obscurité fonctionnèrent ensemble. La notion de jour évoqué par la Torah concernant la genèse est donc bien différente que celle que l’on connaît et renvoie à un concept plus abstrait. Seulement, la Torah qui s’attache à s’exprimer avec un langage humain, a opté pour le terme « jour », qui exprime le plus fidèlement cette notion spirituelle dont la Torah veut faire état. Cela, à l’image d’un aveugle à qui on essaie d’expliquer une image, on sera contraint de lui parler avec un langage qu’il appréhende. On fera ainsi correspondre cette image à uneodeur ou à quelque chose qu’il a pu percevoir par ses autres sens. De même, la Torah exprime des idées transcendantales avec des mots humains. Pour rendre accessible un concept spirituel, la Torah est obligé de le matérialiser. C’est ainsi qu’en réalité, lorsque la Torah parle de sept « jours », elle fait en fait allusion au sept Sefirot ou sphères spirituelles, qui sont les sept modes d’expression de la divinité dans les mondes.
Page 5 Il en ressort que la définition du jour dont parle la Torah lors du récit de la création, est nécessairemen tdifférente de notre définition du jour. De fait, on n’est plus limité par le temps. Chaque jour a bien pu duré en fait des milliards d’années. On peut ainsi dire que les scientifiques décomptent l’âge du monde à partir du début de la création, d’où une estimation extrêmement élevée, dépassant les milliards d’années. Mais, la Torah commence ledécompte à partir de la création de l’homme, vers la fin du sixième « jour ». Il s’agit là de la création del’homme pensant, doté d’une âme pensante. C’est Adam, en l’occurrence. Mais, les hominidés, qui remontent à environ quarante mille ans, ont existé lors de la première partie du sixième « jour », qui a bien pu se prolonger des milliers d’années. Ainsi, le calendrier juif, qui parle de 5764 ans, remonte à la création de Adam. Cette théorie est confortée par un enseignement du Talmud qui dit que D. a créé le monde le 1erTichri (premier mois del’année hébraïque). Or, selon la tradition, le 1erTichri fut le jour de la création de l’homme, et non des autres créatures. Cela prouve bien que le calendrier juif démarre à partir de la création de l’homme. Le Midrash Berechit Rabba, chapitre 9 verset 16, soutient cette thèse en affirmant, au nom de Rabbi Chimon fils de Marata, que : Jusqu’au sixième jour inclus la Torah s’intéressait au décompte du monde. Mais à présent, nous comptons d’après l’ère de l’homme. Cela fait donc intervenir clairement deux modes de décomptes, qui sont en réalité le décompte des scientifiques et le celui du calendrier juif. Ainsi, le problème posé est totalement levé. Mais, dans la revue israélienne « Channa Bechanna », le professeur Mordekhay Kislev se pose la question de savoir à quoi correspond Adam, le premier homme, à partir de qui débute le calendrier juif, s’il y avait d’autres hommes, des milliers d’années avant lui.Pour répondre à cette question, il rapporte une Michna (enseignement oral), dans les maximes des pères, qui enseigne que D. créa dix choses le sixième jour de la création, un peu après le coucher du soleil. Parmi elles figure la création de l’écriture, qui, selon Rabbi Cherira Guaon, consiste en la capacité d’écrire. Ainsi, Adam fut le premier homme à avoir été doué de la capacité d’écrire. Or, les scientifique sont expliqué que le premier mode d’écriture était l’écriture culliforme (sous forme de clous), et ils s’entendent pour dire que cette écriture remonte à environ 5700 ans ou 5800 ans... !!! Il s’agit bien approximativement du nombre d’année auquel se réfère le calendrier juif. D’après notre tradition, nouspouvons ainsi dire avec plus d’exactitude, que cette première forme d’écriture remonte à 5764 ans. De fait, les autres hominidés qui existaient avant Adam ne détenaient pas cette capacité d’écrire. Seulement, on peut encore s’interroger. Si on admet qu’avant Adam, il y avait d’autres hommes, la tradition juive aurait dû en parler. Or, il semble qu’elle n’en fasse pas mention ! Pour répondre à cette question, le professeur Mordekhay Kislev dit que c’est peut-être à cela que fait référence la 5èmeMichna du 8ème chapitre du traité Kilaïm, qui fait état d’une divergence d’opinions entre nos Sages, pour savoir si la créature nommée « Adné Hassadé » est un homme ou un animal. Cette créature n’a pas été exactement identifiée par la tradition. Certains commentateurs disent qu’il s’agit d’un animal qui vit dans les champs et qui est relié à la terre par une sorte de corde qui lui assure sa vitalité et lui permet de vivre. Cet animal a en fait une apparence humaine. Mais, il n’est pas si improbable de dire qu’il s’agit en fait de ces hominidés qui précédaient l’existence de Adam. En conclusion, trois théories permettent de répondre au problème de l’âge du monde et de rétablir l’approche du judaïsme par rapport aux théories scientifiques, puisque il n’y a pas d’oppositions fondamentales entre eux. Ces trois théories ne doivent pas être pris indépendamment, mais doivent au contraire être cumulées, car elles sont toutes vraies. C’est ainsi qu’en les associant, les faiblesses présentes dans chaque théorie isolément sont résolues.
Je ne veux pas continuer plus loin( l(on va m’accuser de prosélytime , comme vous l’avez remarqué, le monde serait donc agé d’un million d’année, Neher revient sur ce point et le développe.
Le Judaïsme est un puit de science qui ne se résume pas à un ou deux slogans.
Shalom.
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