Je trouve cet article un peu « naïf ». En effet, quelles raisons amèneraient des sociétés privées à investir dans l’université alors même que le gouvernement actuel qui se réclamme pour la croissance économique du pays ne voudrait pas le faire ?
Car si ça vaut franchement le coup, que l’investissement dans les universités peut apporter de la croissance économique et des emplois, le gouvernement n’hésiterai pas à mettre le paquet dans ses universités. Pour le futur. Pour améliorer la situation financière de notre pays. Son engagement dans l’université serait largement amorti par une croissance économique accompagnée d’une baisse du chômage qui, par suite, diminuerait la facture des aides sociales que l’état doit verser aux plus précaires. En bref, ça serait « le début du nous-nous » comme vous dites dans votre article.
Sauf que l’État - pas seulement le gouvernement Sarkozy, les précédents gouvernements aussi - n’agit pas ainsi. Il préfère une vision à court terme, bien dans l’ère du temps : manquant d’argent, il se tourne vers un agent extérieur qui pourrait assumer sa responsabilité. Car c’est bien de ça qu’il s’agit si le gouvernement veut que des entreprises puissent participer au financement des universités et qu’il invoque le fait que lui manque de moyens.
Je crois pourtant savoir que l’enseignement supérieur est, parmi les budgets destinés à l’éducation, celui où l’état investit le moins. Alors pour moi, c’est un choix de société. Je trouve cela bête d’investir de l’argent jusqu’au lycée puis de ne pas poursuivre l’effort après, juste au moment où l’État peut voir le fruit de ses efforts enfin récompensés : un adulte possédant une autonomie financière de par son travail.
La seule chose bonne que je trouve à cette Loi Pécresse, c’est le rapprochement entreprise-université dans le sens où l’université devrait amener à de véritables débouchés. Mais c’est déjà ce qui se fait par le biais des Licence Professionnelle, IUT ou BTS. Il suffirait juste d’élargir ce champ-là. Je pense que les étudiants sont assez intelligents pour préférer un travail valorisé et valorisant à un emploi de fortune du fait d’une formation ne débouchant sur rien.
Mais seulement il faut reconnaître que ces formations coûtent largement plus cher. Alors j’aimerai bien savoir si l’état y gagne à proposer ces formations, si une étude existe sur le « retour sur investissement » de ces formations. Et il faut savoir aussi que certaines licences professionnelles, collant trop au marché qui par essence est fluctuant, ont des intitulés beaucoup trop spécialisés qui ne permettent pas de s’en sortir en cas d’effondrement ou de changement dudit secteur. Elles manquent de « souplesse » en somme.
C’est pourquoi la croyance en un pouvoir supérieur du tout libéral ne peut être une solution aux problèmes d’une société qui doit, à mon avis, pouvoir les résoudre par ses propres moyens bien plus qu’elle ne le pense.