Qu’est-il reproché à « Madame » Bègue, comme on dit avec raison en Allemagne où l’appellation mademoiselle est très officiellement proscrite (sauf pour appeler une serveuse dans un bar, un restaurant ou un bordel) ? Rien d’autre que ceci : les images produites révèlent par avance et sur un mode provocant, à la fois ironique et esthétique, la nature sexiste de la compétition à laquelle elle a été (s’est) soumise. J’espère pour Madame Bègue et j’ai tendance à penser qu’elle n’y est pas tout à fait pour rien.
L’image de la femme flottant, légère et détendue, comme une madone de grâce délicatement clouée sur un crucifix est magnifique ; quant à l’autre elle évoque, sous la forme triviale du lait en conserve, un sperme épandu et léchouiné comme dans les images pornos ; mais elle transcende ces images sexistes sur un mode hyper-critique en présentant celui-ci sorti d’une boite (pensons aux paillettes) ouverte à la va-vite en l’absence de tout pénis machistement glorieux.
Qui ne voit pas ici une démystification du phallus, ne veut pas le voir et qui dénonce ces images en refuse la portée anti-sexiste.
Merci Madame Bègue pour ces images et cette leçon : les hypocrites en sont pour leurs frais !