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LilianeBourdin 7 août 2008 19:38

Je tombe par hasard sur cet article, et il me vient quelques réflexions :
La législation concernant les "petits cadeaux" des labos, s’est effectivement encore durcie, et c’est tant mieux.

Il n’y a pas que le Prozac : j’ai vu prescrire des neuroleptiques à un enfant. Et il y a la mode des amphétamines supposées soigner l’hyperactivité, mode qui vient des États-Unis.

En général, on a tendance à oublier que la souffrance d’un enfant est, non seulement un élément à soulager, mais un signe que quelque chose ne va pas pour lui. De mon point de vue, mais pas seulement le mien, il importe essentiellement de comprendre la cause de son mal-être, avec lui et avec ses proches, pour modifier les données du problème. La psychiatrie de l’enfant est, ou devrait être, une discipline préventive permettant d’éviter de plus grandes souffrances à l’âge adulte. Dans ces conditions, faire taire le symptôme artificiellement par une médication, si tant est qu’elle soit efficace, peut avoir trois inconvénients majeurs :

Le problème de fond n’est pas réglé, et risque perdurer ( sentiment profond de ne pas être aimé, par exemple, ou maltraitance par les pairs au niveau du groupe classe, etc.), avec des conséquences sur le développement de la personnalité qui se révéleront plus tard.

La dépendance aux médicaments peut augmenter rapidement. Cela s’observe aussi avec les adultes : un effet rapide (qui est parfois seulement un effet placebo) est suivi d’une baisse d’efficacité. Alors on a tendance à ne pas supprimer le médicament en pensant qu’il n’est pas nécessaire ou pas efficace : on augmente la dose, ou on en prescrit un autre en plus. C’est la stratégie de l’engagement.

Cela donne aux parents, et surtout à l’enfant, l’idée qu’il ne peut pas résoudre ses problèmes en y réfléchissant et en en parlant, mais en prenant le bon médicament, donc en ayant une conduite orale. C’est une façon de voir qui favorise la dépendance à autrui et une toxicomanie ultérieure, qu’elle soit alcoolique, boulimique, médicamenteuse ou par l’usage de drogues.

Ceci étant dit, il y a des cas particuliers et des situations d’urgence où il faut agir vite. Mais cela ne devrait pas empêcher le travail de réflexion que j’évoque.



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