Personnellement, je pense que Sarkozy s’en est plutôt bien tiré sur la forme, malgré quelques cafouillages et cette désagréable manie qu’il a de toujours tout ramener à lui. Mais sur le fond, il n’a rien dit qui mette en cohérence son action. Comme l’a souligné le très modéré Elie Cohen hier soir sur une chaîne du câble, Sarkozy a au contraire envoyé un message brouillé en reconnaissant l’influence de la situation économique mondiale sur nos résultats (ce qu’il éludait jusque là, persuadé qu’il était de pouvoir tout régler par sa seule volonté) mais en ne changeant pas d’un iota sa ligne politique alors qu’elle est manifestement antinomymique sur bien des points avec la réalité mondiale. Ce faisant, Sarkozy court le risque d’enfoncer encore plus gravement notre pays dans les difficultés. Son absence de vision politique est à cet égard inquiétante car elle se résume à ceci : ça marche, donc on ne change rien ; ça ne marche pas, donc on change rien !
Reste Ségolène Royal. Bien que n’étant pas un inconditionnel partisan de cette dame, loin s’en faut, je l’ai trouvée très bonne dans ses différentes interventions : professionnelle sur ses dossiers (plus en tous cas que Sarkozy) et appuyant là où cela fait mal, parfois sur un ton cinglant. A ceux qui voulaient l’enterrer au PS, elle a démontré qu’elle était toujours présente et désormais capable, à la différence de la campagne présidentielle, de bien structurer ses interventions et de beaucoup mieux hiérarchiser les dossiers. Sarkozy devra à l’évidence compter avec elle dans les prochaines années.