Personnellement, ce n’est pas la religion qui me fait tiquer.
Mais je me pose la question suivante : si une femme avait demandé l’annulation de son mariage sous le fait que son mari lui avait menti sur les relations sexuelles qu’il avait entretenu avant le mariage et qu’il n’était plus puceau alors que, pour elle ,c’était une qualité essentielle, lui aurait-on accordé ?
J’ai l’impression que non : le même acte attribué à l’homme et à la femme entraine un mode de pensée différent et des préjugés favorables à l’un et défavorables à l’autre.
Vous savez très bien qu’un homme qui se glorifira "d’aimer les femmes" sera considéré comme un "tombeur", un séduteur, un bon vivant, mais que si une femmes dit qu’elle aime les hommes, on dira que c’est une pute.
Les hommes se sont approprié pendant des siècles le corps des femmes, pas seulement chez les musulmans. Rappelons-nous que les mariages arrangés existaient aussi en France au XIX° siècle et avant. Les filles attendaient seulement d’être mariées pour tromper leur mari. Quel est le plus grave ?
Les filles appartenaient d’abord au père qui les mariait selon des convenances de fortune, puis au mari qui limitait toute liberté. Rappelons-nous qu’il y a 50 ans encore les femmes devaient suivre leur mari, n’avaitent pas le droit de posséder un compte en banque personnel, ni le droit de faire des acquisitions sans le consentement du mari.
En fait le corps des femmes n’appartenait pas aux femmes mais aux hommes qui en disposaient selon leurs propres règles et leur bon vouloir. C’est ce qui a forgé des traditions.
Aujourd’hui, accepter cette annulation pour avoir menti sur sa virginité implique que l’homme a encore la possibilité de soumettre le corps des femmes à ses phantasmes, qu’ils soient d’origine traditionnelle ou religieuse, en faisant appel à la loi alors que son propre corps y échappe pour cause de préjugés favorables.
Je remarque que la majorité des commentateurs sont des hommes, dont certains très vulgaires, et qui trouve parfaitement normal que la qualité essentielle d’une femme soit la virginité et que mentir sur cette "qualité" peut être apprécier comme motif de dissolution du mariage par la loi. C’est un nouvel asservissement de la femme à travers son corps
Cette demande du mari prouve seulement 3 choses : 1- il n’aimait pas sa future épouse 2 - il ne la connaiissait pas 3 - c’était un mariage arrangé.
Elle ne peut manquer de trouver mieux par la suite, un homme amoureux de sa personnalité et plus intelligent.
Ce qui n’empêche pas les imbécile de pinailler sur les mots. Il n’en reste pas moins que le dit mensonge est associé à virginité et pas à autre chose et que ce n’est pas innocent pour les femmes, même si les hommes ont l’air de trouver ça tout à fait normal en ne voyant hypocritement que le mot mensonge.
Le corps des femmes n’est pas on objet qui doit être conforme aux désirs des hommes approuvés par la loi, qu’ils soient catholiques, musulmans,athées ou de n’importe quelle religion.