Quand la nostalgie nous tient !
Les plaques d’immatriculation des voitures vont changer et abandonner
le numéro des départements au premier janvier 2009.
Ce changement semble faire plus d’émoi que la mondialisation, les délocalisations
et le sort de la planète.
Ciel ! personne ne saura d’où je viens et moi, je ne saurai pas où je suis.
Ce changement semble une atteinte à l’identité personnelle.
Il est curieux de constater que cette nostalgie subite s’appuie sur le mot "département"
qui est le symbole même du pouvoir central, bien centralisateur.
Les girondins seraient-ils devenus jacobins ?
"Diviser pour régner" reste toujours la devise à la mode afin d’éviter toute région trop forte.
En fait, ce ne sont pas les plaques d’immatriculation des voitures qu’il faut changer
mais bien abolir les départements et réunir les budgets départementaux et régionaux.
Au lieu de crier contre les gouvernements qui n’en peuvent plus, unissons nos efforts
pour une meilleure visibilité et une grande économie d’échelle.
L’Europe est "régionale", encore faut-il qu’il y ait des régions de taille européenne.
Voyager avec son "numéro" à l’arrière de sa voiture ne fait que dire :
"tiens, celui-ci n’est pas d’ici", c’est donc un étranger.
France Télécom nous a habitués à d’autres numéros que ceux du département
et nous n’avons rien dit. Les opérateurs du téléphone portable ont su, avec sagesse,
se débarrasser de cet encombrant "territoire".
A l’heure de l’Europe, nous avons bien besoin de nous appeler "Français",
alors que le département fleure bon le sous-préfet aux champs.
"Big brother" nous traque allègrement chaque jour, essayons cette liberté d’être
nous-mêmes, sans le regard oblique et soupçonneux.