@L’auteur,
Bon article bien documenté.
Ce qui reste à mettre en oeuvre chez nous, est tout simplement de faire comprendre que ce que nous regroupions dans un ensemble appelé Taliban n’est en aucun cas un ensemble monolitique. Les influences tribales étant les plus prégnantes dans l’Afghanistan, c’est le revers de la médaille que de faire comprendre maintenant tout l’inverse des propos propagandistes qui nous ont amené à faire une guerre perdue d’avance.
La défaite sur le plan militaire peut se transformer en victoire politique, mais rien n’est moins sûr. Quelle légitimité a, dans les diverses composantes de l’Afghanistan, Hamid Karzaï ? Certes, il pourrait être considéré comme un chef tribal, son influence ne dépassant pas Kaboul ; mais cela ne fait pas de lui un homme influent auprès de la population afghane. Sa seule et unique renommée fait de lui un dépositaire des intérêts occidentaux en Afghanistan, il est a parié que si des élections libres devaient se tenir sur l’ensemble du territoire afghan, Karzaï n’aurait aucune chance d’être élu !
Je ne suis pas du tout certain que le gouvernement afghan ait le moindre poids dans une négociation de cet ordre. Les forces en présence, si nous retirons les forces occidentales, ne laissent planer aucun doute quant au poids des interlocuteurs, surtout que les chefs de guerre savent déjà qu’ils ont remporté la bataille militaire (en fait, plus les occidentaux mènent d’actions militaires, plus les rangs des opposants grossissent ; problème de dicernement, si les dégâts collatéraux sont acceptés par les occidentaux pour se soulager psychologiquement des horreurs qu’ils perpétuent, ce n’est pas perçu exactement sous la même forme par ceux qui perdent des proches). Dans ce contexte, ils n’accepterons sans doute pas des seconds rôles derrière un fantoche.
Il faut reconnaître que les frappes occidentales au Warizistan pakistanais pose de sérieux problèmes aux Etats-Unis ; cela tend à destabiliser un pays (la population civile pakistanaise est loin d’être majoritairement favorable à ces bombardements) qui est l’un de leurs alliés quasiment indéflectibles (surtout un de leur prés carré) où ils verraient d’un mauvais oeil une poussée islamique dans ce pays doté de l’arme nucléaire.