@ Krokodilo
Je crois que ce prurit législatif restera de toutes façons lettre morte, si j’en juge par les aptitudes linguistiques du corps médical en général, dont le niveau d’études est équivalent à celui des magistrats.
Si la plupart des médecins parviennent à comprendre dans les grandes lignes un article médical en anglais dans " the lancet " , fort peu nombreux seraient ceux capables de comprendre une communication scientifique médicale en anglais dans un congrès anglophone , encore moins nombreux ceux qui pourraient intervenir en anglais dans un tel congrès . Quand à ceux qui peuvent comprendre la plainte d’un malade anglophone , se faire comprendre de lui , écrire une lettre en anglais à un confrère anglais, et traduire leur ordonnance en anglais correct , ils ne doivent pas excéder 10 ou 20 % du corps médical .
Nombre de mes patients anglophones , lorsqu’ils se rendent aux urgences du CHU de ma ville , se plaignent qu’aucun médecin n’a pu comprendre ce qu’ils disaient !
Gageons que cette réforme fera un flop , il faut bien recruter des magistrats , mais si les futurs postulants à la magistrature doivent être en mesure de participer à une discussion juridique en anglais , on n’en formera jamais suffisamment , sauf à n’exiger qu’un niveau d’anglais très basique , qui , dans ce cas , ne servirait à rien , ou à faire dix heures de cours d’anglais par semaine en fac de droit , au détriment du temps d’apprentissage du droit !
Personnellement , je pense qu’il vaut mieux , pour une justice de qualité, des juges qui s’y connaissent bien en droit que des juges susceptibles de parler anglais . on ne peut pas tout savoir, ill faut se concentrer sur l’essentiel !