" Quelle serait la crédibilité et la légitimité d’un brillant marin, devenu tout normalement capitaine de navire... ...,Alors, d’aucuns pourront, naïvement nous dire, que pour manager une équipe, une entreprise, un navire " avez vous écrit,
Gouverner, c’est prévoir. Dans le cas d’un navire, il faut évidemment scruter attentivement la tendance de la vague que l’on va aborder. L’ensemble des petites courbes que l’on a sous les yeux ont un rapport final, une somme totale, une tendance moyenne. Si celle-ci penche à droite même de deux degrés, et que vous donnez le coup de barre à gauche même de deux petits degrés, la facture au moment est de HUIT degrés de gite, ce qui est extrèmement dangereux en fonction de la cargaison et désagréable pour les passagers. Une erreur de ce genre, et c’est vingt cinq personne qui partent sur le champs, dégueuler sur la moquette...
En votant un budget pour l’année suivante sur une estimation de croissance assurée, on donne un coup de barre dans le sens contraire aux impératifs conjoncturels complètement contrariant, et c’est cent mille ouvriers de plus sur le pavé...Et tout plan de relance en promesse trompeuse n’est pas un simple coup d’épée dans l’eau, mais un coup de barre vers une issue scabreuse qui peut en dix secondes mettre le vaisseau sous l’eau, ou jeter par dessus bord quantité de passagers indisposés.
Un navire sans moteur est victime de la mer, fou et désarticulé. Le coup d’accélérateur que donne le budget donne de l’inertie et donc de l’autorité sur la vague mais mal ajusté sur la tempète future, c’est encore une dépense qui part en fumée. Un pilote, même d’Airbus, n’est pas du tout formé pour comprendre la mer. et dans le cas de nos ministres, ils n’ont sans doute pas l’oeil avisé pour bien anticiper et pour déceler qu’en plus la vague scélérate peut arriver de tout coté...Dans ce cas, l’important est de lui tourner le dos et mettre la pression au bon moment, pour mieux l’accompagner.