"A l’homme le plus pauvre
à celui qui va demi-nu sous le soleil dans le vent
la pluie ou la neige
à celui qui depuis sa naissance n’a jamais eu le ventre plein
On ne peut cependant oter ni son nom
ni la chanson de sa langue natale
ni ses souvenirs ni ses rêves
On ne peut l’arracher à sa patrie ni lui arracher sa patrie
Pauvre affamé. nu il est riche malgré tout de son nom d’une
patrie terrestre son domaine
et d’un trésor de fables et d’images que la langue
des aîeux porte en son flux comme un fleuve porte la vie."