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sisyphe sisyphe 11 février 2009 12:30

Article comprenant bon nombre d’analyses justes, de propositions pertinentes, mais également un peu fourre-tout, et simplificateur, faute de situer les problèmes dans un contexte global. 

En effet, depuis bien longtemps, la France n’a pas été gouvernée très à gauche (sic) ou très à droite, mais, comme les autres pays européens, selon les principes prévalents de l’ultralibéralisme, qui a imposé au monde entier les lois de la finance, de la spéculation, du profit immédiat, de la vision à court terme, et de l’intérêt indivisuel pronant sur l’intérêt général. 

Depuis maintenant une bonne trentaine d’années, le mal est mondial ; depuis, effectivement, que la création de l’argent a été retirée aux états et confiée au privé ; banques, organismes de prets, assurances...
Depuis que l’économie mondiale a été mise en coupe réglée par des organismes entièrement dévoués à l’ultra-libréalisme : Banque Mondiale, FMI, OMC, et qui ont imposé qu monde entier cette prééminence du profit privé sur la politique du bien commun.

Depuis, en France, comme ailleurs, les gouvernements ne peuvent gérer qu’à l’extrème marge, la faible latitude qui leur est laissée de "faire avec" le système économique et financier, qui a produit les paradis fiscaux, l’incroyable circulation d’une masse monétaire 20 fois plus importante que l’argent réel de l’économie, uniquement vouée à la spéculation, le transfert de plus de 10% du PIB mondial des salaires vers les dividendes du capital, les catastrophes économiques (suppression des cultures vivrières, monocultures, spéculation sur les matières premières, même alimentaires) qui ont conduit aux famines, concentration des richesses dans les mains d’une infime minorité, au détriment de la très grande majorité plongée dans la misère, le sous-développement ; solutions IMPOSEES (notamment par la Banque Mondiale, le FMI) allant, toutes, dans le sens d’une ouverture aux capitaux, à la finance, à la spéculation, aux conditions d’une destruction des systèmes sociaux, etc, etc.... 

On voit mal, dans cette véritable guerre déclenchée contre la majorité de l’humanité, de pays qui s’en sorte mieux que les autres : le "mal qui répand la terreur", est partout. 

Alors, certes, il y a la faible marge politique qui permet plus ou moins d’amortir, "d’habiller" cette régression généralisée du travail, des salaires, des classes moyennes, et surtout pauvres et très pauvres ; et, de ce point de vue, la France est gouvernée, maintenant depuis des années, par les pires ennemis de la justice sociale, alignés, par idéologie, sur ce système globalisé totalement destructeur, provocateur d’injustices de plus en plus criantes, et, au bout du compte, meurtrier, et voué à l’implosion, parce que non-viable. 

La question n’est pas de pauvres privilèges acquis par ceux qui produisent l’ensemble des richesses, et qui n’en reçoivent que les miettes ; la solution, dans tout pays civilisé digne de ce nom, aurait été, avec l’accroissement des richesses produites (puisque, rappelons le, elles sont en constante augmentation), une plus juste redistribution vers ceux qui les produisent, et l’alignement PAR LE HAUT, du reste des travailleurs, sur ces pauvres privilèges...

En place de ça, on s’évertue à monter les catégories de citoyens les uns contre les autres ; public contre privé, travailleurs contre chomeurs, chomeurs contre rmistes, classes moyennes contre classes pauvres, pour justifier le démantèlement progressif de tout le système social, quand les écarts de salaires n’ont jamais atteint des proportions aussi pharaoniques, les patrons aussi démesurément payés, et les actionnaires rétribués à 15% dans une économie globale, qui tourne, quand ça va bien, à 3%. 

De fait, le mal de la France (je parle sur le plan économique), est moins lié à sa nature même, ni à son organisation, ni à sonmanque de "réformes" qui ne sont en fait que le faux-nez de l’apauvrissement général de sa population, au profit de quelques uns ; il est le symptome du mal profond, systémique, de ce que le capitalisme est devenu, et de la loi du plus fort qu’il impose aux démocraties. 

Ensuite, si on se place sur le plan strictement politique, il est clair que les gens au pouvoir font dériver, de plus en plus, la République vers un système autocratique, policier, répressif, privatif de libertés, livré au privé, et aux puissances financières, où la justice est démantelée et de moins en moins détachée du pouvoir éxécutif, où l’école libre, gratuite et laïque, est détruite, pour les inetérêts des écoles privées, où le système de santé, l’hôpital, sont privés de ressources, pour favoriser une santé à deux vitesses, où le travail est de plus en plus contraignant, de moins en moins rémunéré, morcellé, atomisé, où les médias sont de plus en plus aux ordres, où le champ des libertés publiques ET individuelles se rétrécit comme peau de chagrin, au bénéfice d’un pouvoir entièrement autocratique, sans aucun contre-pouvoir, du fait d’une constitution totalement dépassée, arbitraire, et anti-républicaine ; bref, que tout est fait pour que le pays soit aux mains des copains, des coquins, et du fait du prince. 

Vous parlez de "mérite" ; mais la notion de mérite n’a jamais été aussi inopérante, quand le travail ne rapporte qu’une misère, en comparaison des bénéfices pharamineux rapportés par l’argent de la spéculation, quand l’immobilier rapporte des fortunes aux propriétaires, sans aucune contrepartie, quand la part des loyers, pour les non-possédants, est passée, en quelques années, du 1/3 du budget familial, à la moitié. 
Mérite ? 
Il me semble que le système actuel n’a jamais rendu ce mot aussi ringard, dépassé, craignos, comme on dit... 

Il y en aurait encore tellement à dire, mais, globalement, la France, indépendamment de l’incompétence, des choix catastrophiques faits par idéologie, par ceux qui la gouvernent, aurait essentiellement besoin, comme tous les autres pays du monde, d’une refonte totale du système global, de la fin de cet ultralibéralisme qui a fait du capitalisme l’affameur et le vampire de la planète. 


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