Vous êtes de très mauvais avocats...
Pascal Robert-Diard, la chroniqueuse judiciaire du Monde, défendait bien mieux Colonna que vous ne le faites, en rendant compte des audiences du premier procès (en décembre 2007). Elle montrait dans chacune de ses chroniques l’humanité de cet homme (que personnellement je crois coupable), son courage, ses faiblesses, sans user de formules emphatiques et outrées, et finalement le rendait proche de chacun de nous, quelque soit notre opinion sur sa culpabilité ou son innocence :
"Le président Dominique Coujard formule à voix haute la question que tout le monde se pose.
- Quatre ans d’absence et une sorte de fin de l’histoire. Dans quel état d’esprit êtes-vous à cet instant là ?
- A ce moment précis ? Pfff, je m’en rappelle pas.
- Pensiez-vous que ça allait durer encore longtemps ?
- Quand on vit des moments aussi difficiles, parfois on perd espoir. C’était une vie au jour le jour. J’attendais tous les jours un événement.
- Vous étiez dans une impasse ?
- Pas qu’une impasse. Vous savez, là où on m’a trouvé, hein, c’était pas un palace. C’était une sorte de prison.
Pendant quelques secondes, Yvan Colonna semble absent. Son regard s’échappe là où personne ne peut le suivre.
Dans son sac, les enquêteurs trouveront :
“Un lot de 9 mini K7, un caméscope, une liasse de 20 billets de 50 euros, 10 billets de 50 euros, 17 billets de 100 euros, un billet de 5 euros, la photo de deux jeunes enfants, un papier cadeau contenant des boucles d’oreille créole, une trousse d’écolier, une cagoule en coton, une cagoule en acrylique, une couverture de survie, un coussin gonflable, un casque avec micro, deux émetteurs récepteurs portatifs, un lot de vêtements divers, des affaires de toilette, des papiers rédigés en corse, la photocopie de la photographie d’un village corse, un carnet, une K7 vidéo, une brosse à dents, des CD-rom et une disquette, un cliché d’échographie, un billet de 100 et 3 billets de 50 euros, un fascicule intitulé “ Des vitamines contre le cancer”, contenant des photos d’un enfant, un string lie de vin, un lot de 22 livres (politique générale, grammaire corse, méthodes pour apprendre le corse et l’espagnol), une boîte à pharmacie dans une boîte à chaussures, deux appareils de musculation, des gants de boxe, une corde à sauter, un baudrier d’escalade, un filet de camouflage, un short, un tee-shirt, un bandana, une casquette, des chaussures de piscine, un bonnet, une montre digitale, deux paires de lunettes, une lampe, deux lecteurs CD, deux paires de gants, un thermos, une tondeuse électrique, un bout de moquette” .
Quatre ans de vie dans un sac."