Bonjour,
J’ai eu la chance de pouvoir visionner ce métrage en avant-première à Strasbourg. Sur la forme en elle-même aucune surprise : Andrzej Wajda prouve la réelle maîtrise de son art, même si comme le précise un commentaire précédent il y a un poil trop d’académisme sur la façon de tourner. Sur le fond, les officiers Polonais (qui n’étaient pas tous de carrière) payèrent au prix le plus fort qui soit la haine que leur inspirait les plus hautes instances militaires Soviétiques.
Car pour bien comprendre le pourquoi d’une telle mise à mort, il faut revenir en arrière. L’abnégation d’un patriote Polonais, Józef Piłsudski, eut raison à la fois des occupants Allemands comme Russes du territoire Polonais.Mais sitôt les hostilités terminées entre les puissances belligérantes au sortir de la Première Guerre Mondiale, il allait devoir une fois de plus oeuvrer à préserver la renaissance de la nation Polonaise en luttant contre... l’Armée Rouge !
Celle-ci venait de vaincre les armées Blanches au terme d’une guerre civile où la pitié n’avait plus court. Dans la foulée de l’euphorie de la victoire, Lénine décida de venir en aide aux forces révolutionnaires Allemandes réclamant l’aide du grand frère Soviétique. Seulement la Pologne nouvelle reconnue par le Traité de Versailles se dressait envers les plans du chef de la révolution bolchevique. Utilisant la ferveur et l’aura de victoire de l’Armée Rouge, il donna l’ordre d’envahir le territoire Polonais. Sans rentrer dans les détails (bien qu’ils soient nombreux et instructifs pour la suite), la bataille sur la Vistule puis la paix de Riga en 1921 consacreront une défaite humiliante pour le pouvoir Moscovite. Humiliation que Staline reprendra à son compte dans l’affirmation de sa volonté de punir les puissances lui faisant face.
Pour terminer, n’oublions pas non plus de mentionner le pacte de non-agression de janvier 1934 entre l’Allemagne fraîchement nazie et les dirigeants Polonais : fruit d’une prise de conscience d’une puissance militaire renaissante sur son flanc ouest et de la pusillanimité des démocraties occidentales.
Cordialement