Ha... Parce qu’Agoravox n’est pas lucratif ? Regardez
les publicités qui entourent nos textes. Vous avez une rémunération dessus ?
Moi non. Qu’est ce qui distingue ces espaces pub des encarts
papiers ? Rien. Ils sont payés, vendus en fonction de l’audience.
Vous croyez que ce n’est pas lucratif parce que vous
n’avez pas de rémunération dessus. Ne vous en faites pas, quelqu’un la touche à
votre place.
Le journaliste ne manipule pas l’information pour une
audience, il opère une médiation entre des systèmes. C’est obligatoire, autant
dans les modèles publics systémiques qu’interactionnistes.
Aussi, je partage votre avis sur le fait que l’information
soit devenue un produit. Mais je pense que c’est uniquement parce que le
lecteur, auditeur ou téléspectateur est devenu un consommateur d’infos. Il est
volatile et attend toujours plus des médias. Or, la consommation, engendre forcément une
adaptation de modes de communication, type publicitaire.
Encore une fois, internet n’est
pas un médias de masse. Il fait partie des NTIC, mais n’est pas reconnu, pour
le moment, en tant que tel. Et je pourrais aussi parler du cercle de production d’info
qu’internet rompt par un travail asynchrone et privé de toute mise en débat entre
rédacteur et censeur.
Enfin, en termes de sources,
personnellement, je n’ai pas le même carnet d’adresse que les journalistes. Je
n’ai pas un accès direct aux membres de la sphère politique, ni même de la sphère
industrielle, je n’ai pas d’abonnement à l’AP ou à l’AFP et ne reçois pas les dépêches ministérielles sur ma boite mail. Les seules sources disponibles aux citoyens sont les médias de masse ou des infos piquées sur le net. Donc sources
indirectes.
Ce qui est gênant, c’est qu’en tapant sur les journalistes,
on oublie de faire son auto critique. Au lieu de se retrouver sur des sites
alternatifs, je trouverais plus constructif de discuter d’un nouveau mode d’information,
faire émerger un consensus qui réconcilierait journalistes et audience. Parce
qu’on parle, on parle, mais en attendant, rien ne change. J’irais même plus loin
par rapport à Agoravox que j’ai beaucoup étudié. Ils adoptent une même
politique économique qu’un média traditionnel. Sauf que les auteurs ne touchent
rien. Notre contribution est gratuite, mais elle rapporte à d’autres. Aussi, je
pense que dans quelque temps, ces encarts pub auront un effet sur la
modération. Mais nous ne sommes qu’au début de ces sites participatifs,
attendons de voir.