La présidente libyenne du comité
préparatoire de Durban II s’était déjà distinguée alors qu’elle
dirigeait en 2003 la Commission des droits de l’homme qui a sombré dans
le discrédit, en s’adressant à l’assemblée par ces pieuses paroles : « Au
nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux, je vous salue avec les
salutations de l’islam, que la piété de Dieu vous entoure. » Comme si
elle se prenait pour une envoyée du ciel. A la fin de la session, Mme
Najat al-Hajjaji, avait manœuvré avec ses compères de l’OCI pour
empêcher tout débat sur une résolution réclamant la fin des
discriminations contre les homosexuels. D’abord en reléguant la
question au dernier point de l’ordre du jour, puis en acceptant une
suspension de séance pour permettre aux délégués musulmans d’aller
faire leur prière, avant de clore la session et d’enterrer ce sujet
litigieux.
Avec la bénédiction de la Jamahiriya arabe libyenne
du colonel Kadhafi et de l’Iran des ayatollahs, Durban II est
décidément bien mal parti.
Les démocraties sauront-elles se ressaisir
avant qu’il ne soit trop tard, ou accepteront-elles sans broncher de
servir de caution aux desseins des dictatures, quitte à se renier et à
boire le calice jusqu’à la lie ?