Ce fait divers, avec scenario bien ficelé, jeune fille servant d’appat, victime torturée, fait curieusement écho à un autre que tout le monde semble avoir oublié, et qui ne fit pas l’objet, à l’époque, d’une lecture « ethnicisante »..
L’Affaire du trio maudit :
Citation :
Elle a 18 ans. Elle s’appelle Valérie Subra et exerce le métier de vendeuse dans une boutique de prêt-à-porter. Mais elle a de l’ambition. Elle veut s’élever. Pour cela, elle profite de sa beauté et de sa jeunesse en marivaudant avec des hommes mûrs et nantis. Pour faire simple, elle michetonne. Elle fréquente Laurent Hattab, 19 ans. Ce dernier, s’occupe d’un commerce de sweat-shirts, la société « Tee for two », dont son père lui a offert la moitié des parts. Il roule voiture de sport et, avec ses allures de fils à papa, il impressionne fortement son amie. Le troisième larron est le plus âgé. Il se nomme Jean-Rémi Sarrau. Il a 21 ans, mais il est plus terne. C’est un suiveur.
Ces trois-là, pour s’enrichir rapidement, mettent au point un plan des plus simples – et des plus bêtes qu’il soit…
Le samedi 8 décembre 1984, à 18 heures 55, l’intervention de police-secours est requise au 97, rue de Prony, à Paris, dans le XVII° arrondissement. Il s’agit du domicile, à la fois personnel et professionnel, de Gérard Le Laidier, 50 ans, avocat. Les policiers sont accueillis sur place par Madame Françoise Nicouleau, secrétaire de l’étude, qui leur ouvre la porte. Ils découvrent alors, étendu sur le sol d’une pièce faisant office de bureau, le cadavre ensanglanté de Gérard Le Laidier.
Le lundi 17 décembre, la concierge du 12, rue Marguerite, dans le XVII° arrondissement, s’inquiète du désordre de l’appartement de Monsieur Laurent Zarade, chez qui elle effectue habituellement le ménage. Agé de 27 ans, cet homme est responsable d’une société familiale de confection implantée dans le Sentier. Il occupe dans l’immeuble un appartement de quatre pièces, contiguë à celui de ses parents. Son frère, Thierry Zarade défonce la porte d’une pièce servant à la fois de bureau et de chambre d’amis. Gérard Zarade gît près du lit, les pieds et les mains attachés, la tête dissimulée par un peignoir de bains de couleur rose, maculé de sang. Une écharpe bleu marine lui enserre le cou.
Les enquêteurs ont tôt fait de déterminer une relation commune aux deux hommes : Valérie Subra.
Interpellée, en quelques heures la jeune fille passe aux aveux. Elle dénonce ses deux complices. Ils sont arrêtés et les perquisitions permettent de retrouver plusieurs objets appartenant aux victimes. Une affaire carrée, comme on dit à la crim’.
Autour d’un verre au Martin’s, près du bois de boulogne, ces trois jeunes gens avaient décidé de se procurer de l’argent par n’importe quel moyen, avec l’intention de s’installer aux Etats-Unis. Il semble que ce soit Hattab qui ait eu une idée géniale : Valérie se fait inviter chez des hommes fortunés, et, après avoir émoustillé le pigeon, elle leur ouvre la porte. Il ne leur reste plus qu’à rafler le magot.
Aussitôt dit… Pour le premier meurtre, les deux jeunes gens ont ligoté Le Laidier et Valérie, afin de dédouaner cette dernière. Ils n’ont donc pas l’idée de supprimer leur proie. Mais il est probable que leur comédie ait fait long feu. Aussi, pour éviter un témoignage compromettant, ils décident de tuer l’avocat. Ils le frappent à coups de pied, à coups de poing, puis à l’aide d’une matraque, qui se brise sous la violence des chocs. Ils finissent par le poignarder. Une mort affreuse. Pour le second les choses sont plus claires. La décision est prise dès le départ de liquider Laurent Zarade, car celui-ci connaît trop bien Valérie. D’après leurs aveux, Sarraud bâillonne Zarade avec une écharpe et il lui tient la tête tandis que Hattab lui porte des coups à la gorge à l’aide d’un coupe-papier. Mais, malgré son bâillon, celui-ci crie de douleur. Pour étouffer ses hurlements, les deux assassins saisissent alors chacun un côté de l’écharpe et cherchent à étrangler leur victime. Zarade glisse sur le sol, mais il n’est pas mort. Saraud lui enveloppe la tête dans un peignoir, sans doute pour tenter de l’étouffer, tandis que Hattab lui enfonce par trois fois le coupe-papier dans la région du cœur.
Isabelle Pelletier a fidèlement relaté les faits dans un livre Rendez-vous en enfer, aux éditions J’ai Lu. Quant à Bertrand Tavernier, il s’est inspiré de cette sordide histoire pour son film, L’Appât, sorti en 1995.
Devant la cour d’assises de Paris, en janvier 1988, les trois jeunes gens ne montrent aucun remord. Laurent Hattab fait même preuve d’arrogance. Aucune considération pour la famille des deux victimes, assise au premier rang. Maître Szpiner, de sa voix de baryton clame : « Ils sont de la race de Paulin », faisant ainsi allusion au tueur de vieilles dames.
Le jury les déclare coupables et tous trois sont condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité. Une peine virtuelle, puisque Valérie Subra a été libérée en 2001 et Laurent Hattab et Jean-Rémi Sarraud deux ans plus tard. Ce dernier est décédé.
Si la bêtise était une circonstance atténuante, ils n’auraient sans doute pas été condamnés - mais alors, les prisons seraient à moitié vides.
FIN de CITATION
A BOIS GUIBERT et autres partisans de l’anthropologie raciale, de ne fournir leur analyse.. Et à COLRE de nous déterminer à coup de serpe les responsabilités des protagonistes...
gAZi bORAt
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