Il y a deux choses que je récuse dans cet article :
Tout d’abord, il faut respecter la langue, et je refuse que l’on attente à la polysémie des mots. Oui, c’est une chance que, comme des milliers d’autres mots, le terme de « banlieue » ait une multiplicité de sens. Il y a les banlieues dortoirs, les banlieues aisées, les banlieues (celle de Billancourt avant), « la » banlieue.
Un jour, à force de terrorisme intellectuel, on aura plus le droit d’utiliser que des mots qui n’auront aucune ambiguité, aucune connotation et ne porteront aucune charge symbolique. En fait, je doute que vous soyez très contents le jour où communiquera par un langage qui ressemblera à celui de la programmation informatique, de par sa fonctionnalité stupide et son étroitesse.
Ensuite, il y a bel et bien une « culture banlieue ». Il y a une controverse entre certains linguistes (dont bentolila) sur les jugements de valeur qu’ils portent sur la langue des banlieues, mais aucun ne cherchait à dire que le langage utilisé dans les banlieues était identique à celui d’autres zones géographiques. Cette langue se caractérise par un nombre de mots utilisés assez réduit et une syntaxe propre. Cet exemple montre que cette culture existe, elle se matérialise par un langage propre.
C’est pour moi un faux procès, c’était la culture d’une partie de la banlieue qui était visée, même si je ne pense pas qu’Arlette Chabot connaisse bien l’aire urbaine de Paris, une fois sorti de la ville intra-muros.