François Bayrou n’est en effet pas mort politiquement. Mais le résultat du Modem aux européennes (8,5%) doit absolument l’inciter à redéfinir sa feuille de route.
Bayrou a fait plusieurs erreurs stratégiques.
Il n’a pris que trop tardivement position lors de l’examen du projet de loi Hadopi alors qu’internet avait été une fabuleuse caisse de résonance lors de la campagne des présidentielles de 2007.
Par ailleurs, c’est bien Daniel Cohn Bendit qui a bataillé comme un beau diable au Parlement Européen pour maintenir l’amendement Bono (anti Hadopi).
Concernant le débat Bayrou/Cohn Bendit à l’émission « A vous de juger », le leader du Modem savait où il mettait les pieds. Il était bien conscient qu’en tant que rival potentiel du chef de l’état et source de problème pour les leaders socialistes, une pression énorme serait exercée sur lui.
Il lui revenait donc de faire preuve d’une matrise totale et de garder son sang froid. Hélàs, son dérapage sur les excès de Mai 68 lui a donné une image d’homme faillible aux yeux de l’opinion. Et permis le déchaînement du microscosme médiatique.
Enfin, à force de vouloir faire de l’antisarkozysme son thème de campagne, Bayrou a fini par adopter un des travers du chef de l’état à savoir trop centrer sa campagne sur sa personne et passer à côté de l’essentiel, à savoir les enjeux européens.
Un échec donc mais qui bien analysé, peut permettre au leader du Modem de revenir sur le droit chemin.
Affaire à suivre donc...