Je conseillerais avec modestie aux petits soldats qui vocifèrent ici des imbécillités qu’ils adressent leur cahier de doléances à tous les journaux qui relatent l’affaire ainsi qu’au Figaro connu pour être l’opposant énergique au guide. Au passage je demanderai au Rex medievalis de leur expliquer un point de grammaire française concernant le conditionnel utilisé dans mon article.
Un tournant se dessine dans l’enquête sur l’attentat de Karachi, qui a fait 14 morts -dont 11 ingénieurs français des arsenaux d’Etat DNC- le 8 mai 2002. Les juges antiterroristes chargés du dossier ont annoncé jeudi aux familles des victimes que la piste d’al-Qaida, jusqu’ici privilégiée, avait été abandonnée au profit de la thèse d’une affaire d’Etats. L’attentat pourrait en effet avoir été commandité par les autorités pakistanaises pour punir la France de ne pas avoir versé de commissions dans le cadre de la vente de sous-marins Agosta 90B. Les onze victimes françaises collaboraient à la construction de ces sous-marins, vendus en 1994 par la France au Pakistan.
L’avocat des familles, Maitre Olivier Morice, en est aujourd’hui persuadé : l’affaire se situe dans les plus hautes sphères de l’Etat. « On nous cache des choses », a-t-il confié jeudi à Ouest France. « Lors de la signature du contrat d’armement entre la France et le Pakistan, des commissions, voire des retro-commissions, avaient été envisagées. La France n’a pas honoré sa parole », a-t-il poursuivi. « A l’époque, il y avait des financements qui profitaient à des hommes politiques qui faisaient campagne lors de la présidentielle de 1995 ». Une allusion directe aux deux grands rivaux de l’époque, Jacques Chirac et Edouard Balladur. L’accord aurait été conclu sous le gouvernement Balladur puis cassé par Jacques Chirac à son arrivée au pouvoir.
Balladur ne se souvient pas d’irrégularités
« Ecoutez, franchement, c’est ridicule », a réagi vendredi Nicolas Sarkozy lors d’une conférence à Bruxelles. « Qui peut croire à une fable pareille ? C’est grotesque. (...) Dans un monde où tout se sait, où la notion de secret d’Etat n’existe plus, quatorze ans après, est -ce que vous êtes au courant de rétro-commissions qui n’auraient pas été versées à des Pakistanais dans le cadre de la campagne de Balladur ? », a déclaré le président, appelant à respecter la douleur des victimes.
Une réaction qui a « scandalisé » Magali Drouet, qui a perdu son père dans l’attentat de Karachi. « Nous avons la certitude que l’Etat français nous a caché quelque chose », explique-t-elle au Figaro. « Les juges anti-terroristes ont été informés que la DGSE avait mené des opérations de représailles en 2002, après l’attentat, contre des maîtres-chanteurs au Pakistan. Cela veut dire qu’ils les connaissaient dès cette date. Pourtant, cela fait sept ans qu’on nous bassine avec la piste al-Qaida, nous disant qu’on se trompe quand on parle d’autres hypothèses. Aujourd’hui, nous voulons que la justice puisse mener le dossier et que les personnalités citées dans le dossier (NDLR - Jacques Chirac et Edouard Balladur) soit entendues comme témoin ». Selon elle ,« la déclaration de Nicolas Sarkozy montre une fois de plus la volonté de l’Etat à étouffer cette affaire ».
Interrogé sur France 3, Edouard Balladur a pour sa part déclaré avoir « entendu parler de cette histoire depuis des années » mais souligné qu’à sa connaissance, tout s’était déroulé de manière « parfaitement régulière ». « Il y a eu effectivement des accords qui ont été passés avec le gouvernement pakistanais », a-t-il confessé. Avant d’ajouter : « Si quelqu’un a un témoignage, une preuve à apporter, qu’il saisisse la justice, c’est tout ».
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