Il est bien sûr difficile de se prononcer.
Reste que ce genre d’affaire donne assez généralement lieu à des instructions particulièrement partiales, qui ne peuvent qu’instiller le doute. C’est très regrettable et préjudiciable à la crédibilité de la Police et de la Justice.
Ce qui est décrit ici est parfaitement crédible et les conditions de l’interpellation sont affreusement banales.
La mise en garde à vue sans motif sérieux est dénoncée sans cesse par la Ligue des Droits de l’Homme et Amnesty International. De plus en plus, on est sanctionné, de fait, sans vrai jugement (garde à vue, détention provisoire...). Il est malheureux que la Justice se rende ensuite complice de cet état de fait en validant les procédures pour le principe.
N’hurlons pas au racisme dans cette affaire, c’est trop facile. Rien ne le suggère, ou alors il faudrait convenir que certaines populations doivent être traitées autrement que les autres !
Mais il est incontestable que les méthodes employées par la Police lors de certaines interpellations en banlieue relèvent davantage du règlement de compte que de l’opération de Police républicaine.
Cela donne envie de soutenir des luttes telles que :
- l’abolition du délit d’outrage (à agent ou à magistrat)
- la présence de la défense à tout moment d’une garde à vue
- l’enregistrement audio-visuel de tous les interrogatoires, gardes à vue (c’est enfin le cas) et surtout procès (non en vue de diffusion, mais de procès-verbal)
- création de réelles instances capables de sanctionner les magistrats en cas d’erreurs ou de partialité (indépendantes et non constituées de magistrats)
- volonté politique ferme et de long terme de modifier la culture professionnelle de la Police et de la Justice, sans laquelle rien ne sera jamais possible.