Dans l’Allemagne nazie, les juifs étaient exclus de la communauté du
peuple allemand (Volksgemeinschaft). Le 1er avril 1933, les docteurs,
avocats et commerçants juifs sont l’objet d’une vaste campagne de
boycott, mise en œuvre notamment par les SA. Ces milices créées par
Hitler avaient déjà perpétré, dès le début des années 1920, des actes
de violences contre les juifs. Le 7 avril, deux mois après l’arrivée
d’Hitler au pouvoir, la Loi « pour le rétablissement d’une fonction
publique professionnelle » exclut les juifs de tout emploi dans les
gouvernements (sauf les anciens combattants et ceux qui étaient en
service depuis plus de dix ans).
Le 15 septembre 1935, Hitler,
officialisant un antisémitisme d’État jusque là modéré, proclame les
lois de Nuremberg, comprenant les lois « pour la protection du sang et
de l’honneur allemand » et « sur la citoyenneté du Reich ». Celles-ci
interdisent aux juifs l’accès aux emplois de la fonction publique et
aux postes dans les universités, l’enrôlement dans l’armée ou la
pratique de professions libérales. Ils ne peuvent plus avoir de permis
de conduire. Les juifs sont déchus de leur nationalité allemande et les
mariages mixtes ou les relations sexuelles entre juifs et Allemands
sont également interdits.