Un mécréant (1) qui respecte les humains, pas les fétiches !
Autrement dit : aimer les hommes, haïr les oppressions (Sartre et Ziegler).
Voici le commentaire de J Ziegler à propos de la formule de Jean-Paul Sartre. Quand Sartre disait « Pour aimer les hommes, il faut haïr ce qui les opprime »,
tout est dans ce « ce ». La réaction n’est pas dirigé contre un groupe
d’hommes ou des individus mais contre les mécanismes de l’oppression.
Hors du strict respect des êtres humains, il a sans doute des valeurs à
respecter, mais ce sont d’abord les humains qui doivent être respecter.
Placer la dignité humaine en premier est essentiel . Il ne s’agit pas
pour autant d’un humanisme béat. L’humanisme véritable est de combat.
Car il n’ignore pas que tout humain est pris dans des rapports sociaux
de domination. Cela conduit nécessairement à ne pas tout accepter des
pratiques humaines. Mais les modalités de résistances et de changement
sont aussi importantes que le but.
Une première distinction
essentielle à constamment répéter pour ne pas l’oublier est la critique
des actes des humains mais la valorisation de leur dignité humaine
radicale . En ce sens on peut parfaitement critiquer la kippa ou le
voile et même la religion - par exemple son discrours qui survalorise
la respectabilité de la musulmane voilée - mais néanmoins respecter les
personnes qui portent ces pratiques. Donc ne pas les injurier, les
frapper ou même refuser de les saluer. A la loi de déterminer dans quel
lieu telle ou telle pratique n’est pas tolérable.
Par
ailleurs, les valeurs à respecter sont celles qui accroissent la
liberté, l’égalité, l’adelphité et la laïcité et donc la paix des
communautés humaines. Mais dès que l’on approfondit l’équilibre à
respecter entre ces valeurs républicaines on se trouve face à des
conflits et à des positions de pouvoir. Il convient de procéder à de
nouvelles distinctions . Il y a comme première distinction les conflits
entre humains avec la subdivision des simples conflits de relations
humaines et celles des divers rapports sociaux, de classes, de genre,
de « races » (pour enlever les guillemets disons de racisation) et comme
seconde distinction les conflits entre les humains et tous les
dispositifs abstraits qui les surplombent.
Mais ces
dispositifs peuvent être ambigu, à la fois aliénant et émancipateur ou
à tout le moins protecteur. Les religions apportent sans doute des
consolations appréciables aux croyants ; elles mettent surtout Dieu
au-dessus des hommes nécessairement de moindre dignité. Mais il n’y a
pas que la religion à agenouiller les humains. Les grands dispositifs
technico-juridiques qui suivent et contrôlent les procès de travail
dans les structures productives participent de la réïfication humaine
au travail. A contrario, un code du travail sera perçu comme plutôt
protecteur pour les travailleurs salariés même si certains éléments
permettent de reproduire l’exploitation de classe et la domination
globale. De la même façon, les symboles de la nation tel la
Marseillaise, le drapeau deviennent des fétiches à abattre lorsqu’ils
ne correspondent plus à un contenu révolutionnaire. Par contre la
liberté, l’égalité, la fraternité et la laïcité peuvent avoir plus
aisément une dimension émancipatrice car leur conjugaison à suivre
Ernst Bloch implique une certaine dynamique d’émancipation humaine.
Christian Delarue
Siffler la Marseillaise en mémoire du 17 octobre 1961 !
http://lgvsite.canalblog.com/archives/2008/10/19/11009711.html
1) LES BLASPHEMES DU MECREANT
Blasphème, démocratie et émancipation : un sujet délicat
http://www.europe-solidaire.org/spip.php ?article6596