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Christian Delarue Christian Delarue 31 juillet 2009 14:22
Un mécréant respecte les humains, pas les fétiches !

Un mécréant (1) qui respecte les humains, pas les fétiches !

Autrement dit : aimer les hommes, haïr les oppressions (Sartre et Ziegler).

Voici le commentaire de J Ziegler à propos de la formule de Jean-Paul Sartre. Quand Sartre disait « Pour aimer les hommes, il faut haïr ce qui les opprime », tout est dans ce « ce ». La réaction n’est pas dirigé contre un groupe d’hommes ou des individus mais contre les mécanismes de l’oppression.

Hors du strict respect des êtres humains, il a sans doute des valeurs à respecter, mais ce sont d’abord les humains qui doivent être respecter. Placer la dignité humaine en premier est essentiel . Il ne s’agit pas pour autant d’un humanisme béat. L’humanisme véritable est de combat. Car il n’ignore pas que tout humain est pris dans des rapports sociaux de domination. Cela conduit nécessairement à ne pas tout accepter des pratiques humaines. Mais les modalités de résistances et de changement sont aussi importantes que le but.

Une première distinction essentielle à constamment répéter pour ne pas l’oublier est la critique des actes des humains mais la valorisation de leur dignité humaine radicale . En ce sens on peut parfaitement critiquer la kippa ou le voile et même la religion - par exemple son discrours qui survalorise la respectabilité de la musulmane voilée - mais néanmoins respecter les personnes qui portent ces pratiques. Donc ne pas les injurier, les frapper ou même refuser de les saluer. A la loi de déterminer dans quel lieu telle ou telle pratique n’est pas tolérable.

Par ailleurs, les valeurs à respecter sont celles qui accroissent la liberté, l’égalité, l’adelphité et la laïcité et donc la paix des communautés humaines. Mais dès que l’on approfondit l’équilibre à respecter entre ces valeurs républicaines on se trouve face à des conflits et à des positions de pouvoir. Il convient de procéder à de nouvelles distinctions . Il y a comme première distinction les conflits entre humains avec la subdivision des simples conflits de relations humaines et celles des divers rapports sociaux, de classes, de genre, de « races » (pour enlever les guillemets disons de racisation) et comme seconde distinction les conflits entre les humains et tous les dispositifs abstraits qui les surplombent.

Mais ces dispositifs peuvent être ambigu, à la fois aliénant et émancipateur ou à tout le moins protecteur. Les religions apportent sans doute des consolations appréciables aux croyants ; elles mettent surtout Dieu au-dessus des hommes nécessairement de moindre dignité. Mais il n’y a pas que la religion à agenouiller les humains. Les grands dispositifs technico-juridiques qui suivent et contrôlent les procès de travail dans les structures productives participent de la réïfication humaine au travail. A contrario, un code du travail sera perçu comme plutôt protecteur pour les travailleurs salariés même si certains éléments permettent de reproduire l’exploitation de classe et la domination globale. De la même façon, les symboles de la nation tel la Marseillaise, le drapeau deviennent des fétiches à abattre lorsqu’ils ne correspondent plus à un contenu révolutionnaire. Par contre la liberté, l’égalité, la fraternité et la laïcité peuvent avoir plus aisément une dimension émancipatrice car leur conjugaison à suivre Ernst Bloch implique une certaine dynamique d’émancipation humaine.

Christian Delarue

Siffler la Marseillaise en mémoire du 17 octobre 1961 !

http://lgvsite.canalblog.com/archives/2008/10/19/11009711.html

1) LES BLASPHEMES DU MECREANT
Blasphème, démocratie et émancipation : un sujet délicat

http://www.europe-solidaire.org/spip.php ?article6596


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