« Quelle laïcité ? » : telle est la question, parce que la laïcité, du moins dans son acception philosophique, implique la liberté de conscience et de religion ...
« Certaines portent librement le voile » ... Il faut nuancer :
En effet, certaines musulmanes ne portent pas le voile, soit parce que leur entourage masculin est tolérant et leur permet de s’adapter à nos coutumes vestimentaires, soit, s’il ne l’est pas, parce qu’elles ont le courage de refuser cette obligation.. Mais rares sont celles qui ont osé s’ affranchir du voile autant que Chahdortt Djavann
(« Le voile doit être considéré comme un acte de maltraitance physique,
psychique, social et sexuel ») ...
Celles qui au contraire portent le voile, soit ne le souhaitent pas mais sont obligées de se soumettre, soit, le plus souvent à mon avis, ont été conditionnées depuis l’enfance à accepter la soumission au point de s’être persuadées qu’elles ont « librement » choisi de porter ce symbole, non plus de soumission et de phallocratisme, mais « d’identité » ...
On peut d’ailleurs légitimement se demander, me semble-t-il, si les musulmans et les musulmanes, plus en encore que le croyants des autres religions, ont réellement choisi de croire OU de ne pas croire.
Ont-ils été
informés aussi bien des alternatives proposées par d’autres religions que par
celles de la laïcité philosophique ?
Ont-ils eu réellement la possibilité
de changer de religion, ou alors de choisir le déisme, ou l’incroyance, ou
l’agnosticisme, ou l’athéisme, conformément à l’article 18 de la Déclaration Universelle
des Droits Humains de 1948 ? : "Toute personne a droit à la liberté de
conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion
ou de conviction (...)". Il est évident que non, d’autant moins que l’apostasie est (théoriquement ) punie de mort par le coran pris à la lettre ... Ce « droit » me paraît
donc plus symbolique qu’effectif.
Comment expliquer la corrélation entre une éducation
religieuse, surtout musulmane, et la persistance de la foi, si ce n’est par le
conditionnement à la soumission, dès la prime enfance ? L’éducation
religieuse familiale, certes légitime mais affective et unilatérale, laisse des
traces indélébiles, confirmées par IRM fonctionnelle, dans le cerveau émotionnel et anesthésie, à des degrés
divers, le cerveau rationnel et donc l’esprit crique et le libre arbitre, dès
qu’il est question de religion, indépendamment de l’intelligence et de
l’intellect. L’éducation coranique, plus que toute autre, en témoigne hélas à 99,99 %, même parmi les musulmanes universitaires ...
Puisse la question du port de la burqa, du niqab, mieux que
celle du voile islamique, devenir le catalyseur d’une réflexion
approfondie, afin que les différentes communautés recherchent enfin
des valeurs communes et universalisables parce que bénéfiques à tous, ce
qui aboutirait à un meilleur « vivre ensemble » et à une citoyenneté
responsable !
Michel THYS, libre-penseur, à Waterloo.
http://michel.thys.over-blog.org