L’apprentissage de l’espéranto n’est absolument pas en contradiction avec celui des autres langues, y compris de l’anglais, au contraire, il le favorise. Une simple étude des bases de l’espéranto ne demande pourtant pas des facultés intellectuelles surhumaines. Comme la plupart des visiteurs sont mentalement et intellectuellement plus évolués, plus honnêtes aussi, voici quelques précisions qui leur seront utiles.
Le surréalisme, c’est de voir tant de gens sacrifier un temps fou, de l’argent et des efforts injustifiés pour pouvoir communiquer plutôt mal que bien quand un moyen plus adéquat, plus facile d’accès et surtout plus équitable, existe. Le surréalisme, c’est de voir à quel point des gens, qui n’ont pas pourtant pas fréquenté des écoles parmi les plus minables, peuvent apparaître comme frappés d’idiotie lorsqu’ils s’efforcent de parler l’anglais.
Je reconnais que c’est du gâchis de temps et de forces, quoique, à mon avis, il n’y a pas lieu de laisser souiller une idée. Pour ma part, je me suis efforcé, autant que possible, quand j’en avais le temps, de considérer ça comme une opportunité pour apporter des informations complémentaires et des références vérifiables, ce qui était totalement absent de l’autre côté. La pression du travail m’a souvent contraint, c’est vrai, à être expéditif.
Je ne demande à personne de me croire, mais je donne à chacun la possibilité de découvrir des choses très souvent ignorées du grand public et même de pas mal d’espérantistes.
C’est particulièrement significatif que le BC ait reçu, en 1971-72, avant l’entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché Commun (le 1er janvier 1973), 16% de crédits supplémentaires du gouvernement britannique et ceci alors que tout avait déjà été défini dans le rapport annuel du British Council , année 1968-69, page 12 : Il y a un élément de commercialité dissimulé dans chaque professeur, livre, revue, film, programme télévisé, de langue anglaise envoyés au delà des mers
Si alors nous sommes en train de tirer un avantage politique, commercial et culturel de l’usage mondial de l’anglais, que faisons-nous pour maintenir cette position ?Eh bien, non seulement ils la maintiennent, mais ils pratiquent la politique du coucou : les autres langues hors du nid !
Le niveau de facilité de l’espéranto, c’est sur le terrain que ça se mesure et se constate, Quoi que l’on en dise, la question de l’espéranto est toujours d’actualité. Polyglotte, licencié de grec et de latin, agrégé en langues modernes, lecteur à l’Université d’Uppsala, en Suède puis professeur au Lycée Henri IV et à l’École des Sciences Politiques à partir de 1893, Théophile Cart, avait adressé un rapport au ministre de l’Instruction Publique, le 3 septembre 1906, voici donc bientôt un siècle.
Il attirait l’attention des autorités de l’éducation en des termes que l’on pourrait fort bien transposer à la situation actuelle :
“Le malaise résultant d’un tel état de choses est si réel, qu’on s’efforce d’y apporter remède, en tous pays, par la place, de plus en plus grande, qu’on réserve, dans l’enseignement public, aux langues vivantes, alors que, d’autre part, la somme des connaissances générales qu’il convient d’acquérir, va, elle aussi, en augmentant.
Il n’y a aucune témérité à prédire que la solution par l’étude des langues étrangères, toujours plus nombreuses et mieux apprises, aboutira à la faillite. Vainement on s’efforce de la retarder par de fréquents remaniements de méthodes. Elle est fatale, parce que la mémoire a ses limites. Le nombre de personnes capables d’apprendre ‘pratiquement’ deux ou trois langues étrangères, avec tant d’autres choses, en outre est infime ; or c’est à un nombre d’hommes continuellement croissant qu’il importe de communiquer avec des nations de langues différentes, de plus en plus nombreuses.“
En plus d’être une langue, l’espéranto est une école de logique et aussi une école d’humanisme et de civisme sans frontières, ce dont le monde a le plus besoin. Il peut constituer la base d’un enseignement d’orientation linguistique et d’un enseignement préparatoire à celui des autres langues. Un grand nom de la recherche pédagogique, Pierre Bovet, fut parmi les premiers à souhaiter son introduction dans l’enseignement : L’espéranto est un des meilleurs moyens de faire trouver, aux enfants, un intérêt très vif aux exercices, si souvent fastidieux, des cours de langues.
Quand il abordera l’étude des langues étrangères, cet assouplissement du sens linguistique sera d’une valeur inestimable. L’espéranto se plaçant à mi-chemin entre le français et l’allemand, par exemple, ou le latin, permettra en les fractionnant de réduire considérablement les difficultés. Aucun espérantiste, à ma connaissance ne conteste la place de l’anglais par le nombre d’usagers natif ou non.
Par contre toute personne qui a étudié et pratiqué les deux langues sait pertinemment que l’investissement pour la première est excessif par rapport au service apporté et que l’on pourrait atteindre beaucoup mieux à moins cher. .
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