@ Daniel Arnaud
S’il y a « sacralisation » de la parole des élèves, n’est-ce pas parce que les professeurs ne sont pas suffisamment formés, en particulier, à l’analyse de leur pratique mais aussi au travail en équipe pour guider au mieux des jeunes qui assimilent, en dehors de l’Ecole, des paroles et des comportements pernicieux ou inacceptables.
L’analyse des pratiques pédagogiques et la réflexion collective permettent d’éviter les pièges qui apparaissent quand des situations conflictuelles se profilent à partir d’invectives condamnables telles que celles décrites dans votre article. Ce « pédagogisme », que vous semblez dénoncer, a fait ces preuves dans certains établissements. Malheureusement, il n’est insuffisamment travaillé par les enseignants en fomation et peu pratiqué.
Par ailleurs, qui tend démagogiquement à prendre pour argent comptant ce que dit un élève lorsqu’il se prétend « humilié » ? Les parents de cet élève bien sûr, qui défendent leur progéniture face à une institution scolaire qui reste trop distante et ignorante face à ceux qui ne pas correspondent pas au modèle idéal du bon élève.
Comment peut-il en être autrement quand on sait qu’à côté de ses codes explicités, l’Ecole est aussi régie par des codes implicites que certaines familles n’ont pas. Le manque de dialogue génère ces incompréhensions qui débouchent sur des rapports de force. Le cercle vicieux de violences interpersonnelles se développe alors : aux provocations d’élèves mal accompagnés, des réponses inadaptées voire des propos maltraitants viennent de la part des professeurs. Puis, avec des personnes poussées à bout, l’escalade se poursuit avec des passages à l’acte des uns (les élèves ou leurs parents) ou des autres (les professeurs). L’actualité est régulièrement ponctuée de ces incidents scolaires plus ou moins dramatiques.