C’est
un traître heureux. Il a trahi et il vit avec une certaine
jubilation sa situation d’aujourd’hui. Il faut être sévère sur son
comportement moral quand on a été capable de faire le transfert
qu’il a fait, de servir un idéal de bonne foi et d’en servir
maintenant un autre, sur bien des points en contradiction avec le
précédent.
Il a un fardeau moral qu’il doit
porter, mais qu’il arrive à supporter uniquement par le bonheur pour
lui d’être au gouvernement de la France.
On
ne peut pas dire qu’il ait été malmené, ignoré, et en
aucune façon non reconnu par ses propres amis. Il a fait
un choix délibéré, volontaire. Je ne sais pas si c’est simplement
l’ambition, mais il y a un moment où il y a une dérive personnelle
et finalement c’est sa conscience qui doit en répondre.