Le Net finira comme le reste : infecté et sclérosé par la main du pouvoir, qui le contrôlera au titre des intentions les plus louables. La preuve, Hadopi, la preuve, la pandémie qui donne prétexte à bloquer « les sites les plus populaires », selon cette dépèche Reuters.
Il n’y a aura pas de génération internet, car au sommet des outils de communications, il y a les communicants : que peut-on attendre de moutons et de pigeons qui reconduisent toutes les échéances électorales les mêmes qui les plument et qui les tuent à petit feu, les mêmes qui finiront par contrôler tous les moyens de communication, net compris ?
Il n’y aura pas de génération internet, il n’y aura qu’un ersatz de progrès dans le moule habituel, car derrière les claviers opèrent toujours les mêmes moutons, et quand même appelerait-on ce troupeau cybergénération, on aura toujours à faire à la version numérisée de la populace.
La seule chose qui pourra prendre le pouvoir, c’est une population exédée de se faire mettre tous les matins et toujours plus profond, une population qui finit par atteindre un certain niveau de conscience. Et cela arrivera, tôt ou tard, internet ou pas internet, pour l’unique raison qui a fait tomber tous les régimes totalitaires de l’histoire : des dirigeants trop vénaux ou trop ivres de pouvoir, qui poussent le bouchon trop loin et trop vite.
Seuls des dirigeants à la calibration démesurée peuvent donner, malgré eux et à l’inverse de leurs objectifs, le pouvoir à une génération. C’est la leçon qu’il faut retenir de l’hisoire, et que tout le monde doit réapprendre cycliquement. Hélas ça se fait toujours dans des bains de sang, c’est l’autre leçon de l’histoire.