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mithys 15 décembre 2009 21:58

J’ai lu cet article avec plaisir. Il est évident en effet que toutes les religions, en fonction du degré de soumission qu’elles imposent, sont plus nocives que bénéfiques, individuellement, collectivement et historiquement. La foi n’en reste pas moins, hélas, un droit légitime et constitutionnel, mais respectable si elle a été choisie en connaissance des différentes options, aussi bien religieuses que laïques, plutôt que d’une seule, imposée dès l’enfance, comme suite logique et traditionnelle du baptême.
Mais comment en finir en finir un jour avec cette séculaire et satanée éducation religieuse unilatérale ?
D’abord, me semble-t-il, en faisant prendre conscience aux parents croyants que leur responsabilité morale est engagée puisque qu’en l’absence d’
une éducation religieuse, forcément affective, basée sur la confiance et l’exemple des parents, la foi n’apparaît pas spontanément … ! Les parents incroyants en témoignent a contrario.
Ensuite en leur faisant prendre conscience que l’éducation religieuse, aussi sincère et « de bonne foi » soit-elle, n’en reste pas moins ::

dogmatique, puisqu’elle impose la soumission à un dieu et à un texte « sacré », tous différents dans chaque religion, ainsi qu’une « vérité » absolue, à l’origine de l’intolérance, de guerres, …, alors qu’elle n’est que personnelle, partielle et provisoire,

- exclusive, puisqu’elle occulte l’alternative de la laïcité philosophique, de l’humanisme laïque, de la morale laïque, de la spiritualité laïque, …, et qu’elle ne favorise donc pas l’autonomie, l’esprit critique, le libre examen , la liberté de pensée, les options laïques, …

 - communautariste, puisqu’elle n’incite pas à s’ouvrir à la différence enrichissante de l’autre et à une citoyenneté responsable.

 De nos jours, l’approche traditionnelle du phénomène religieux (philosophique, métaphysique, théologique, anthropologique, …) doit être complétée par une approche psycho-neuro-physio-génético-éducative.

Il apparaît alors que l’éducation religieuse, renforcée par un milieu croyant unilatéral, laisse des traces indélébiles dans le cerveau émotionnel, ce qui anesthésie, à des degrés divers, le cerveau rationnel et l’esprit critique dès qu’il est question de religion, et perturbe donc le libre choix ultérieur des convictions philosophiques ou religieuses.L’éducation coranique, exemple extrême, en témoigne hélas à 99,99 %. Les scientifiques croyants, et donc créationnistes, aussi.

Et pour cause : au-delà de l’origine psychologique de la foi (le besoin d’un  « Père » protecteur, substitutif et anthropomorphique), l’IRM fonctionnelle tend à expliquer la persistance neurophysiologique de la sensibilité religieuse, par plasticité neuronale et synaptique et donc la fréquente imperméabilité de tant de croyants, notamment créationnistes, aux arguments rationnels et scientifiques. On comprend que des athées, comme Richard DAWKINS, ou des agnostiques, comme Henri LABORIT, en aient conclu que l’éducation religieuse est une malhonnêteté intellectuelle et morale … L’honnêteté intellectuelle exigerait au contraire que l’influence des parents, légitime mais unilatérale, soit compensée par l’école, au cours d’histoire ou de philosophie, par une information minimale, progressive, objective et non prosélyte, à la fois sur les options religieuses ET sur les options laïques, même si cela doit amener certains à conclure à l’existence imaginaire et illusoire de toute divinité ...

 Dans cette optique, l’enseignement confessionnel, survivance du Moyen Âge, apparaît comme élitiste, inégalitaire et obsolète. Il devrait donc fusionner avec l’enseignement officiel et devenir pluraliste, même si les religions, déjà en perte de vitesse, y perdent de leur influence.

Déjà, en réaction à la laïcisation croissante de nos sociétés, elles s’emploient à reconfessionnaliser les consciences et à recléricaliser l’espace public (cf Jean-Paul II, Benoît XVI, le chanoine-président SARKOZY qui détricote la loi de 1905, … Par électoralisme, certains politiciens inféodés aux religions refusent de modifier la Constitution belge, et de repenser les notions laxistes de neutralité, de (pseudo) liberté de conscience et de religion, et le « pacte scolaire « de 1958, inadapté à l’actuelle pluralité des cultures et des convictions.

Michel THYS à Waterloo  [email protected] http://michel.thys.over-blog.org

 


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