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La spécificité de la burqa et de la nikab.
Je suis plus d’accord avec Dounia Bouzar sur la distinction qu’elle fait entre islam et secte à dans son article paru dans Le Monde qu’avec votre point de vue.
http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/06/22/la-burqa-un-signe-sectaire-et-non-religieux-par-dounia-bouzar_1209923_3232.html
Voici le début de son article : « Rappelons que »religion" vient du mot
latin relegere (accueillir) et religare (relier). Le croyant se
ressource dans sa relation à Dieu pour aller vers les autres et trouver
du sens à sa vie. En revanche, le mot « secte » signifie « suivre » et
« séparer ». Historiquement, ce mot désignait la dissidence d’un groupe
religieux mais, aujourd’hui, on l’emploie pour désigner toute
/"assoc//iation totalitaire qui porte atteinte aux libertés
individuelles« . »Secte" a définitivement pris une signification
péjorative en raison de l’intolérance manifestée par ces groupes,
grands ou petits, vis-à-vis du monde extérieur, et des effets
destructeurs constatés sur la personnalité des adeptes. Que faut-il de
plus pour interdire tout vêtement qui dépersonnalise un être humain ?
La burqa ou le nikab ont ça de bien qu’ils sont clairs - si l’on peut
dire - sur le but qu’ils poursuivent : il s’agit d’ériger une frontière
infranchissable entre ceux qui sont « dedans » et ceux qui sont
« dehors »... Il s’agit de mener les adeptes à l’autoexclusion et à
l’exclusion des autres, tous ceux qui ne sont pas comme eux...". Voilà
qui milite pour une action ferme contre le voile intégral.
Pour enfoncer le clou elle ajoute : "Celle qui porte un petit foulard
rose assorti à son jean passe pour une islamiste alors que les
intégristes passent pour des musulmans..." C’est précisément là que les
choses sont moins simples qu’il y parait. Retenons la leçon qui invite
à ne pas prendre un intégriste salafiste pour un musulman. Pour autant,
ne croyons pas naïvement qu’il n’y a pas d’islam radical sous les
voiles plus ordinaires. Cela ne signifie pas non plus que toute
musulmane voilée est intégriste ou islamiste radicale. Simplement,
l’apparence ne nous renseigne pas nécessairement sur sa conception du
monde. La respectabilité de la femme est-elle corporelle ou non ?
S’habiller librement et légèrement relève-t-il de la provocation des
hommes ? Etc... L’endoctrinement passe par l’inculcation de ces schémas
corporels qui vont à l’encontre de la liberté.
Mais la frontière de l’islam radical ne passe pas par la distinction secte-religion ou voile intégral-voile islamique ordinaire.
En tout cas, ces musulmanes font le choix d’un affichage ostensible ou
ostentatoire de l’islam quand une conception « en équilibration », en
« tolérance réciproque » milite pour une visibilité plus discrète, et pas
qu’à l’école. Il est vrai que la loi du 15 mars 2004 en faveur des
signes religieux discrets et contre les signes religieux ostensibles ne
concerne que l’école et point les entreprises privées. Mais cette loi
est porteuse d’un compromis social qui mérite défense et promotion en
Europe. L’insertion dans l’emploi puis dans le collectif de travail est
réalisable. Les dirigeants politiques et les dirigeants économiques
doivent favoriser cette insertion dans l’emploi puis dans le poste le
travail . Il s’agit nullement d’inciter à l’abandon de la religion qui
reste une croyance privée libre. L’islam laïcisé est accepté en Europe.
Il n’y a que les extrêmistes de droite à le refuser.
Christian Delarue