Il me semble que beaucoup des commentaires que l’on trouve ici pêchent
par une forte méconnaissance de la théologie chrétienne. On est très
loin de la finesse et de l’humour et de la culture d’Anatole France
dans l’île des pingouins par exemple.
En 1900, les anticléricaux sortaient d’une société imprégnée de
christianisme et savaient vaguement de quoi il parlaient. Nous avons
ici affaire à des gens qui, souvent, sont le produit de déjà plusieurs
génération de répétition de poncifs élaborés dans un but polémique sans
grand souci de la réalité.
C’est tout à fait regrettable. Tout mouvement d’idée, idéologie etc...
peut être sujet à des excès et ne peut que gagner à des dialogues avec
des gens qui lui sont extérieurs. Or, nous n’avons plus en face de nous
des anticléricaux dignes de ce nom, avec une pensée construite, des
polémiques intéressantes, mais la répétition ad nauseam de clichés
éculés et sans objets.
Tous cela à un point ou la théologie devient plus éclairante sur les laïques de combat que la pensée laïque sur le religieux.
Dans les catégories qui sont les nôtres, j’entends celle du
christianisme comme foi en la sortie de la religion au sens religare,
il est assez facile de montrer que la plus part des discours anti
papaux en particulier et anti chréiens en général, des commentaires ci
dessus ressortent d’un gnosticisme assez manichéen qui s’apparente à
une régression vers les formes primitives du sacré.
Pour essayer de le dire dans des termes qui leur soient accessibles, on
peut présenter les choses ainsi. On sait qu’il existe une faille dans
la raison humaine qui fait qu’individuellement et collectivement, nos
choix, souvent, ne sont pas le fruit en dernière analyse d’une raison
raisonnable mais d’un mimétisme du désir qui se prête facilement aux
pires emballements. Nos existences personnelles comme notre histoire
collective l’illustrent au quotidien. En dehors de toute problématique
de foi, de dieu etc..le christianisme propose une porte de sortie. La
reconnaissance, a titre individuel, de cette imperfection comme premier
pas vers une tentative de son dépassement dans la conscience que cette
dernière n’est pas possible. Le rapprochement entre les hommes dans la
reconnaissance de cette communauté de destin. Dés lors qu’il est
affirmé que nul ne peut connaitre réellement le bien et le mal on
devient nécessairement plus indulgent les uns envers les autres.
En face de cela, on à une pensée païenne assez classique. des gens qui
font suffisamment confiance en leur raison pour être persuadés de
connaitre l’origine du sens, départager le bien et le mal et
l’expliquer à ceux qui n’ont pas le mérite de maitriser cette « gnose ».
La seconde religion, celle des soi disant anticléricaux, où « laïques »
comme ils aiment se nommer sans savoir ce que cela veut dire, est de ce
fait évidemment beaucoup plus pesante que celle du christianisme.
Cependant, et cela est une bonne illustration des bienfaits de ce
dernier, il ne nous viendrait jamais à l’idée de plaider pour un
affichage moins ostensible de ces « crédos » répétitifs du type "peuple
classe résiduel" pour prendre des termes chers à auteur du commentaire
précédent, dont le moins que l’on puisse dire et qu’ils polluent pas
mal tant notre environnement proximal que social.
Si, victime de nos raisons raisonnantes, nous pourrions finir par
trouver « pénible et agaçant » ces tas d’âneries, notre christianisme
nous rappelle à plus de patience...
D’un autre côté, le fond de l’article comme de beaucoup de commentaires
n’est pas fait de laïcité mais d’un appel à une guerre de religion
entre leurs « croyances » et notre foi.
Face au valeur émminement chrétiennes de liberté d’égalité de
fraternité et de laïcité, nous savons reconnaître dans leur discours,
leur dévoiement tels qu’ils ont déjà produit dans notre histoire
« crimes, soutien à toutes les dictatures, Inquisition ». Si ces paroles
sectaires, manichéennes et gnostiques devaient à nouveau être traduites
en actes, nous pourrions nous attendre à de nouvelles persécutions.
Fort heureusement, il est permis d’espérer que la mémoire encore
vivante des "heures les plus sombres de notre histoire, ou les gens
ayant ce type de pensée étaient aux commandes est encore assez vivante
pour nous en mettre à l’abri.
Car si un chrétien peut avoir du mal à comprendre où était Dieu dans
les camps des socialismes internationaux ou nationaux, il, discerne
assez bien où étaient certains « athées » dans ces histoires.
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