Bien sûr, l’héliocerime est vérifiable et vérifié ! Mais il n’est pas vérifiable par l’individu lambda qui voit apparaitre le soleil d’un coté le matin et le voit disparaître de l’autre coté le soir, et qui, naturellement, le voit tourner autour de la terre !
Faisons abstraction de ce que nous savons-c’est impossible, mais faisons quand même cet effort d’imagination. Si personne ne nous avait appris à l’école cette vérité -c’en est une, incontestablement-, ne penserions-nous pas que c’est le soleil qui tourne autour de la terre ?
Donc je maintiens que si l’héliocentrisme est admis par tout un chacun, c’est parce qu’il est enseigné, car il N’EST PAS EVIDENT. La citation me paraît profondément juste.
Je n’ai pris l’exemple du créationnisme que pour appuyer la démonstration qu’on peut faire admettre des choses fausses : il suffit de les enseigner. Dans la plupart des cas, ceux qui reçoivent l’enseignement n’ont pas les moyens de vérifier ce qui leur est dit. Donc ils l’admettent, pourvu que cela leur vienne de quelqu’un dont ils reconnaissent l’autorité morale et intellectuelle : en premier lieu, leurs parents et leurs professeurs.
Je ne mets pas en doute l’honnêteté intellectuelle des professeurs, ni l’immense majorité des contenus des programmes scolaires. Mais je soutiens qu’ils portent la vision dominante de la société de l’époque, et que cette vision n’est pas forcément « juste ». En l’occurence, mon propos portait sur la vision positive, forcément positive, du développement. Quand je regarde la Chine, pourtant, et que je pense à la sagesse millénaire dont elle était porteuse, je me dis que le développement à l’occidentale, consumériste, est d’un certain point de vue tout sauf un progrès et le rattrapage d’un « retard ».
Des professeurs m’ont dit qu’ils ne devaient pas exprimer d’avis personnel devant leurs élèves. Je crois que c’est une erreur. Ils devraient pouvoir le faire EN PRECISANT BIEN QUE C’EST LEUR AVIS PERSONNEL, mais qu’il existe d’autres manières de voir les choses, d’autres visions. On ne peut former l’esprit critique indispensable qu’en suscitant des débats. Aujourd’hui, toute mon expérience me fait penser qu’on ne forme pas l’esprit critique des élèves. En n’enseignant que des choses réputées vraies, sans prise de position personnelle, avec les meilleures intentions, on bourre les crânes.
Malheureusement.