Exactement... On propose à des jeunes délinquants l’alternative suivante : la prison ou une marche avec un éducateur. Quelques milliers de km, à l’étranger -la barrière de la langue dissuade les velléités d’échappée belle-, 30 km par jour (pour commencer) avec 30 kg sur le dos. Ils redécouvrent le goût de l’effort, l’estime d’eux-mêmes et donc leur confiance en leur avenir, une philosophie. Ils gagnent aussi l’estime des autres -ce qu’ils font n’est pas rien, physiquement, quand on y est pas préparé.
Cette forme de réinsertion ou rééducation existe depuis 25 ans en Belgique, avec un taux de réinsertion de 90%. L’expérience a démarré très récemment en France avec Bernard Ollivier (lire son livre « l’allumette et la bombe », édition Phébus, mars 2007). Avec de très fortes résistances des administrations malgré les succès démontrés en Belgique, et le fait que, même avec un encadrant pour un jeune, cela coûte moins cher que l’enfermement.
La culture de l’emprisonnement est hélas très bien ancrée dans les esprits en France, et la culture de l’insécurité -entretenue dans et PAR les discours- y contribue beaucoup.