Prague, 1991...
Quel souvenir ! on y a passé une semaine en location chez l’habitant (pas de contact, occupant parti en vacances) Les démarches pour cette location étaient assez folklo ! Renseignés, nous passons devant l’office du tourisme où des loueurs potentiels se tiennent sur le trottoir avec des albums photo des appartements. Je réunis ce qui me reste d’Allemand (langue obligatoire avec le Russe, « avant » ) pour entamer la conversation et je suis stoppé net en... Anglais ! Ils se sont mis très vite à la page. On paye en marks.
A part ça, le sketch immuable plusieurs fois par jour, à ne pas manquer (dixit Le Routard) Le directeur de l’office qui sort dans la rue pour tenter de chasser cette concurrence sauvage (il ne loue quasiment plus rien) et rentre, impuissant, sous les quolibets. « Communiste ! »
Le mur est tombé depuis moins de deux ans et déjà la ville est transformée. On repeint un peu partout, des boutiques et des restaurants à l’occidentale fleurissent, un Mac Do donnant sur la place Venceslas (beurk !) Le comble étant un magasin de jouets en bois avec un vigile armé devant ! Ces vigiles privés nous en croiserons souvent.
On commence à voir de jeunes « managers » en costume Smalto avec leur Porsche. Je les avais pris pour des Allemands ou des Autrichiens, non, ce sont bien des Tchèques. Période de transition où les anciennes règles n’ont plus cours et où les nouvelles ne sont pas encore en place. Période de rêve pour les trafiquants de tout poil qui sont devenus aujourd’hui d’honorables commerçants. Mais aussi des gens joyeux, de la musique partout, bref on sent que ça « respire »
Nous avons tout fait à pied, le nez perpétuellement en l’air, ne sachant plus où donner du regard tant c’était beau. Un souvenir inoubliable : vers 23 h, traverser le Château pour redescendre vers la ville (c’est quand même le siège du gouvernement, essayez avec l’Élysée..) Un autre : la chance de tomber, dans une taverne sur un Allemand ayant ses activités ici et parlant le Tchèque et le Français. Quatre locaux à la même table. « Vous savez, autour de cette table il y a plus de 50 ans de prison réunis... » Allez, un dernier : prendre le café dans la cour de la Villa Bertramka que Mozart occupait quand il résidait à Prague...
Nous y retournerons (pas à Pâques, c’est une des villes les plus visitées d’Europe !) bien que des amis passés après nous aient constaté une hausse très importante des prix et un accueil parfois assez désagréable (quand on ne dépense pas assez)