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Bulgroz 15 mai 2010 11:23

En 1931, alors que les Etats Unis et le Mexique fermaient leurs frontières, la France devenait le premier pays d’immigration avec 2 600 000 immigrés, tous recensés.

Mais l’’économie, dans le sillage de la crise de 29, toussote, les journaux sont prompts à fustiger les « métissages imprudents ». La France serait devenue « l’hôpital du monde ». Les organes de presse à fort tirage, comme « Le Grelot », « l’Animateur des temps nouveaux » ou « Gringoire » stigmatisent le Belge, « voleur de travail », la France des « métèques », des « gourbis et des mouquères ». Le stéréotype raciste est à portée de plume et, bientôt, on souligne la « dilution de l’identité française », la crainte de devenir minoritaire dans son pays

Un fort élan de xénophobie populaire traverse le pays à partir de 1931, accompagnant une crise économique et financière qui frappe plus tardivement la France que ses voisins. Les corps intermédiaires que sont les syndicats, sous la pression de leurs adhérents, ne parviennent pas à contenir les bouffées de violence. Cette fois, la situation s’aggrave car c’est tous les secteurs de l’opinion qui s’empare de la « dénationalisation » de la France. La loi du 10 août 1932 sur le contingentement des étrangers est votée à l’unanimité : il est désormais possible de refuser le séjour d’un étranger sur des critères arbitraires et de l’expulser sans possibilités de recours. Peu à peu, des pans entiers de la vie économique échappent aux étrangers : exclus du barreau, de certains métiers de la santé, limités dans leurs capacités juridiques, ils subissent davantage de refoulements, de reconduites à la frontière. Entre 1931 et 1936, le nombre d’ouvriers étrangers chute de 37 %.

S’agissant des seuls Polonais, il y aurait eu entre 1931 et 1936, d’après les statistiques du ministère du Travail, 129 819 rapatriements. Des convois entiers d’ouvriers polonais sont réacheminés vers l’Est dans l’indifférence générale.

 Le gouvernement Daladier publie en mai et en novembre 1938 des décrets-lois distinguant les « parties saines et laborieuses de la population étrangère » des « individus moralement douteux, indignes de notre hospitalité ». C’est l’aboutissement des théories sur les immigrants dits « indésirables » des années 1920. Les premiers camps d’internement sont ouverts, et la terminologie de l’époque parle déjà de « camps de concentration », qui doivent accueillir ceux que l’on ne peut renvoyer dans leur pays sur le champ . Ceux-là seront détenus comme de véritables prisonniers

Au fait, pourquoi je raconte tout ça ? L’histoire ne se reproduit pas.

La grande différence aujourd’hui, Chalot le montre bien, c’est que l’immigration illégale est légale.


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