j’accompagne les pauvres depuis oh là, je compte plus, je suis un peu effarée par ce que vous dites : la fin du mois d’un RMIste, maintenant RSA se fait dans la dizaine de jours qui suit l’arrivée de l’allocation,« rester à rien faire chez soi » c’est méconnaître totalement cette population, vivre des minimas sociaux c’est un temps complet, les journées sont remplis par les démarches administratives : assedic, anpe enfin pôle emploi, mission locale, caf, huissiers etc... banque alimentaire, toutes ces démarches sont faîtes à pied où en transport en commun, pour ma ville les quartiers les plus reculés exigent de prendre 3 bus pour se rendre à la mairie, à la caf, à la mission locale, le temps d’attente pour ces démarches est d’environ 1 H et demi, cela doit se faire entre les heures scolaires, ce qui fait que parfois vous avez fait tout ce déplacement pour renoncer l’heure de la sortie scolaire est arrivée, pour une attente exceptionnelle dans un aéroport cela fait la une des journaux, c’est le quotidien des manants de notre société, aller à la campagne, c’est bien lorsque l’on est prêt psychologiquement pour faire cette démarche mais pas lorsque l’on est cassé par une société qui vous a mis au rang de déchet, sachez qu’une personne qui est au chômage à partir de quelques mois elle a déjà perdu confiance en elle, on parle des morts de la route, on parle peu des accidents du travail, les morts du chômage sont ignorés, concernant l’allocation handicapée, vouloir la réduire est une honte absolue, non seulement ces personnes souffrent dans leur corps, dans leur psychisme, ont des difficultés quotidiennes pour assumer leur journée, ont des frais important concernant leur handicap, sont malmenées par les centres de formations (cap - emploi) par exemple, ne trouvent pas d’emploi puisque les sociétés préfèrent payer les amendes et en plus on veut réduire leur revenus, jusqu’où allons accepter toute cette maltraitance faite aux plus démunis ? ils soutiennent sarko et compagnie, non, ils n’en sont plus là, ils cherchent toute la journée de quoi payer leurs factures, chercher de la nourriture, du travail, ils sont déconnectés de la politique, ils pensent que c’est pourrit mais n’étant plus en lien avec les associations, syndicat et autres, ils sont en marges de tout ce monde, quand à la solidarité entre eux elle existe mais ils sont tous tellement démunis que l’entraide est réduite au minimum, je trouve que l’on parle beaucoup des pauvres, des allocations auxquels ils sont réduits, mais ces personnes ne sont pas connues, c’est bien dommage, elles sont d’une grande richesse, sur mes 30 années d’accompagnement combien de personnes m’ont dit ne pas vouloir travailler ? aucune je crois, combien ont dit vouloir faire de leurs enfants des adultes en marge de la société ? jamais, je n’ai rencontré que des parents malheureux d’avoir échoué, vous pensez que je suis une exception ? non, nous sommes un certains nombre de travailleurs sociaux qui avons rencontré que des personnes formidables, mis au bord de la route par une société stupide et cupide - au fait, combien coûte une journée de député européen ou français ?