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eric 3 juillet 2010 07:15

Ouai ! Tout bien réfléchi, et malheureusement je crois que vous allez pouvoir .....

Pourquoi ? Parce que parmi les agités du bocal qui font mine de croire que toutes les personnes qui ne pensent pas comme eux sont "Des jouisseurs, des profiteurs, des corrompus, des avides de pouvoir, des crétins sans éducation, des violents, des hors la loi, des exilés fiscaux « 
 Que nous pouvons continuer à avoir plus de fonctionnaires que l’Allemagne avec 20 millions d’habitants en moins pour des services publics plus tot moins performants etc...
 
il y a en gros deux catégories. L’extrême minorité d’inculte anti démocratiques qui croient vraiment à ces bêtises. La masse qui utilise ces arguments dans une perspective électorale pour convaincre la frange d’indécis qui fait les élections en France pour revenir au pouvoir.

Or, en pratique, ils sont, les uns et les autres, à 70-80%, dépendant de la dépense publique. Fonctionnaires a statut et employés plus ou moins précaires du para public.

Les premiers sont ceux qui, dans notre pays, souffrent le moins de la crise. Peut être même en profitent-ils ( avec un peu de déflation leur pouvoir d’achat s’accroit, avec des taux d’intérêts plus bas, la crise de l’immobilier, un salaire garanti et des prêts privilégiés, l’accession à la propriété est facilité, etc..)
Les seconds sont peut être ceux qui en souffrent ou vont en souffrir le plus. C’est sur leur dos que les premiers, plus organisés, syndicalisés vont faire les économies nécessaires pour maintenir leur train de vie. Ils vont aussi taper sur les jeunes. Toutes les réformes que vous dénoncez s’appliquent aux nouveaux entrants dans la fonction publique tout en préservant les prébendes de ceux qui sont en place pour l’essentiel. Plus exactement et en pratique, ils vont laisser Sarko faire le ménage en poussant des cris de solidarités et en se réjouissant intérieurement que l’on fasse le travail à leur place.

Comme les uns et les autres n’ont aucun programme, aucune idée, hors augmenter les impôts et les dépenses publiques, c’est à dire leurs salaires, ils ne peuvent compter pour gagner des élections que sur une montée des mécontentements. Il est donc de bonne guerre qu’ils passent l’essentiel de leur temps à dénoncer des scandales réels ou imaginaires et à hurler à l’horreur sociale (dont en pratique ils ne savent rien). Comme ne ce moment il est question de les faire participer à l’effort de solidarité national : c’est quand même la seule catégorie dont le pouvoir d’achat n’est pas touché par la crise, il est compréhensible que leur discours monte en puissance dans la dénonciation.

On comprend très bien aussi pourquoi vous peopolisez à ce point les débats. Quand le déficit de l’état est supérieur en points de PIB à l’ensemble des dividendes distribués après impôts aux actionnaires, il vaut mieux parler des cigares d’un ministre que de se demander quel est le contenu concret de la formule »faire payer les riches« . On comprends aussi que mettre sur la table les modalités possibles d’une réforme de l’Etat soit un débat peuporteur auprés de militants qui pratiquement tous émargent à la dépense publique.

Mais là ou le dosage est assez subtil, c’est qu’il ne faut pas non plus qu’il fichent la trouille au marais des indécis par des discours tellement violents qu’on risque de se retrouver avec une chambre bleue horizon façon post 68.

D’un point de vue Sarkoziste, et n’était le fait que la droite rassemble les démocrates de progrès soucieux des solidarités, des plus défavorisés et de l’avenir du pays, face à la classe sociale des égoïstes qui, financés par ’l’état ne pensent qu’à leurs intérêts propres et de court terme, ce serait pain béni que quelques agités fassent vraiment »parler la poudre« etc...C’est la victoire assurée.

Malheureusement, votre égoïsme de classe, votre cynisme sont assez puissants, je le crains pour vous éviter ces erreurs majeures.

Sans trop préjuger de votre statut personnel, enseignant en histoire, vraisemblablement donc dans la catégorie des plus épargnés par la crise, je comprends bien que vous avez à court terme intérêt à jeter de l’huile sur le feu pour attiser l’agitation des »petits" frères intermittents du spectacle, supplétifs de la fonction publique pour faire croire à l’existence d’un réelle indignation sociale, mais je ne doute pas non plus que vous serez capable de calmer le jeu si cela devait menacer vos intérêts électoraux objectifs.

On verra. Mais en tout état de cause, il est clair qu’il ne se passera rien de sérieux dans la rue jusqu’en 2012 car vous avez trop d’espoir de pouvoir revenir aux commandes et rouvrir les robinets de la dépense publique pour prendre trop de risques. Si cela ne marchait pas, et si le peuple français, conscient des réels enjeux devait reconduire Sarkozy, et si celui_ci devait poursuivre sa politique de remise en ordre de l’État au service des citoyens, alors là peut être, votre absence de sens de la solidarité, du lien social, de l’intérêt collectif pourrai vous pousser aux extrêmes, mais pas avant.


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