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easy easy 21 août 2010 21:51

Je trouve curieux que nous acceptions depuis toujours quelque chose qui me semble veule.

Alors que pour avoir commis une faute valant une contravention routière, un rappel à la loi, une peine d’un mois avec sursis, on passe quand même devant un tribunal qui vérifie le A, le B et le C, on peut se retrouver à devoir subir les plus lourdes peines sociales qui soient avant la violence physique qu’est l’expulsion, sans passer devant des juges.


Que pendant une manif, en raison de l’urgence et de la dangerosité de la masse, les CRS embarquent, why not puisqu’ils relâchent dans les heures qui suivent. C’est donc un excès de force sans procès mais à durée très limitée et sans conséquence terrible.

Mais de la même manière qu’en d’autres temps, un commando pouvait débouler chez les gens, les embarquer et modifier considérablement leur destin sans le moindre procès, des CRS embarquent des gens du voyage et impactent énormément leur vie sans qu’il y ait eu le moindre passage devant des juges.


Devant le constat qu’une personne a commis une faute, même grave, on examine avec attention son cas, on pèse, on soupèse, on repèse et on juge sans forcément appliquer la peine maximale prévue, loin, très loin de là.

Mais depuis toujours, tels des soldats de Clovis, nous trouvons normal que nos chefs puissent, sur un coup de sang, infliger à des gens la pire sanction sans forme ni procès.

Nous survivons certes à cette bizarrerie, mais nous le payons forcément en termes d’angoisse.
Il est impossible, même pour ceux qui se réjouissent de ces peines sans procès, de ne pas ressentir une peur sourde qu’un tel fait du prince s’exerce un jour contre eux.



Alors que nous considérons être une démocratie, c’est à dire un régime où le peuple décide ce son destin, nous acceptons que sous prétexte qu’on l’a élu au sommet des affaires, un type puisse décider depuis sa salle de bain ou sur son chiotte qu’il faut éliminer quelqu’un et qu’il puisse mettre sa sentence à exécution.

Nous sommes royalistes et peut-être même plus que ça encore. Royalistes et angoissés de l’être.

Ce que ça veut dire alors, c’est que nous sommes lâches au sens où nous tenons à éviter de prendre nos responsabilités, nous adorons déléguer, laisser un dieu ou son incarnation juger à notre place. Plus que royalistes, nous sommes ordalistes et nous déléguons l’ordalie à un chef. Qu’il tranche pour nous.


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