Ce qu’il y a de terrible avec tous les
extrémistes, c’est l’amalgame permanent.
Je comprends l’auteur dans son dégout
de l’exclusion et comment il exprime sa vision du fascisme comme
produit du capitalisme. Les vocables sont interchangeables et en cas
de crise, on ne se serre pas les coudes, on tire sur son voisin. La
loi de la jungle, là où l’homme ne nait pas bon.
Je ne soutiens pas l’auteur sur une apologie
éventuelle de l’islamisme en filigrane – qui viendrait remplacer le panarabisme défunt en
1967 - et qui viendrait réparer la décadence de l’occident.
J’aimerais bien y croire si les Ayatollah étaient de véritables
Sheiks venant restaurer l’ancienne Parole contre l’abrutissement
quotidien, mais leurs armes sont littérales, pas
du tout de nature à renouer les divers Fidèles à leurs Prophéties
respectives et pas d’avantage à cet Islam là. C’est comme si un témoin de Jéhovah venait me donner
des leçons d’exégèse. Dans cette apologie d’un sens littéral
absolu, la réparation du monde devient une oeuvre de
destruction, un autodafé, comme quand on brule les infidèles, les juifs, ou le coran : elle passe en mode inversé, véritable subversion qui nie et ignore toute
herméneutique. Il aurait été intéressant de savoir ce qu’un vieux
Muslim traditionnel comme René Guénon aurait pensé de la situation actuelle,
mais on devine que tout ce chaos aurait déjà été anticipé et vu comme signe des temps.
Personnellement, je rejoindrais
l’auteur dans une conscience de classes.C’est à dire que pendant que pourrait
se faire l’union des « gens défavorisés », le système
en place tentera peu à peu de creuser les différences afin de leur
faire oublier la misère. Taper sur Mohammed,
c’est bien plus facile que se questionner sur sa propre condition, et ceci ouvre le
chemin de tous les fascismes. L’impropre des crises
économiques est de favoriser l’apparition de boucs-émissaires.
Il n’y a pas de pires fafs que les
habitants des cités, aussi pauvres que ceux qu’ils cotoient,
résidants qui tentent de restaurer l’identité et la dignité
perdues en détestant leur voisin, n’ayant plus que l’insulte pour
défendre la langue maternelle. Les bourges du 16ème ne méprisent pas
les émirs qu’ils cotoient dont les fils fréquentent Jeanson de Sailly ou la rue de
la Pompe. Seuls Ne vous laissez pas piéger : les franchouillards des cités
sont la cible favorite de l’extrême-droite.
Pour finir, je ne donnerai pas le nom
d’un célèbre état du moyen orient, tant décrié par ici, et qui accepte sans sourciller
qu’un cinquième de sa population soit arabe en lui accordant tous
ses droits, à condition que ladite population n’entre pas dans le
terrorisme et la négation.
En France, on fait toujours des
histoires...