Oui, et c’est bientôt l’heure du grand ménage ?
Le point :
ATTENTAT DE KARACHI - Hervé Morin attaque tous azimuts
Tous ceux qui ont joué un rôle dans la campagne d’Édouard Balladur
en 1995 doivent « dire ce qu’ils savent » pour éclairer les circonstances
de l’attentat de Karachi, a dit, vendredi, le dirigeant du Nouveau
Centre Hervé Morin. Le président Nicolas Sarkozy était le porte-parole
de la campagne présidentielle d’Édouard Balladur en 1995. Son audition
comme témoin est réclamée par des familles de victimes de l’attentat
ayant provoqué la mort de onze Français en 2002. Hervé Morin demande
également l’audition de François Bayrou, son adversaire au centre.
"Je
prends le cas de François Bayrou ; il était secrétaire général de l’UDF
qui était la principale formation politique qui soutenait Édouard
Balladur, il était le président d’une des formations (de l’UDF) qui
était le CDS« , a dit l’ancien ministre de la Défense sur France Info.
»Moi, j’ai envie de dire à tous ceux qui ont joué un rôle prépondérant
dans la campagne d’Édouard Balladur : qu’ils disent ce qu’ils savent de
l’organisation de cette campagne... Ils ont peut-être en eux aussi un
secret-défense." L’audition de Nicolas Sarkozy, réclamée en raison des
éléments apportés par l’ancien ministre de la Défense Charles Millon, a
toutes les chances d’être refusée en raison du statut pénal particulier
du chef de l’État. L’attentat-suicide commis par un kamikaze à Karachi
le 8 mai 2002 avait tué onze ingénieurs et techniciens français de la
Direction des constructions navales (DCN), travaillant à la construction
de sous-marins pour le Pakistan.
La piste islamiste évoquée
initialement pour cet attentat a été abandonnée et divers
renseignements, mais aucune preuve, laissent penser que l’armée
pakistanaise a commandité l’attentat en représailles du non-versement
d’un reliquat de commissions. Charles Millon a déclaré au juge Renaud
Van Ruymbeke que les paiements avaient été interrompus sur ordre du
président Chirac en 1995, après son élection, car il soupçonnait un
retour d’argent en France par le biais de « rétrocommissions » pour
financer la campagne de son rival en 1995, Édouard Balladur. Un rapport
de police luxembourgeois versé au dossier judiciaire montre que des
structures ont été constituées au moment du contrat pakistanais par la
DCN au Luxembourg, avec l’aval du ministre du Budget Nicolas Sarkozy. Il
s’agissait non seulement de payer les commissions au Pakistan -
pratique douteuse, mais légale jusqu’en 2000 - mais aussi, pensent les
juges, d’organiser le retour illégal d’une partie des fonds en France....