L’essentiel est, pour reprendre la formule américaine, d’être d’accords sur nos désaccords.
Point d’accord :
1 - le coût du watt d’une STEP de type Okinawa 100 GWh.
Points de désaccord :
2 – Coût du watt éolien. Vous préférez retenir les données du passé (2008-2009). Je retiens pour ma part les données d’aujourd’hui (2010-2011), soit 0,98€/W : “Global turbine contracts signed in late 2010 for delivery in H1 2011 and H2 2011 display very aggressive pricing, with average values at €0.98m/MW ($1.33m/MW). This is a 7% decrease compared to contracts signed in 2009 (€1.06m/MW) and 19% down from peak values in 2007-08 (€1.21m/MW).” http://bnef.com/PressReleases/view/139
Ensuite, je considère pour ma part qu’il convient de développer les filières qui ont non seulement un bon classement dans les études multicritères environnementales et sanitaires (c’est le cas de l’éolien, du solaire et des thalasso-énergies, en fort contraste avec le charbon et le nucléaire, voir l’étude Stanford déjà mentionnée), mais qui ont aussi du sens sur le plan économique. Et cela conduit alors à privilégier deux énergies renouvelables : l’énergie marémotrice (moins de 5 centimes le kWh ; potentiel de 100 TWh en France selon Hydrocoop, études disponibles sur le site de l’association ; mais impact environnemental à étudier sérieusement, et c’est pour cela que je ne mets pas en avant cette filière) et l’éolien terrestre, en premier lieu sur les sites ayant de bons gisements éoliens, principalement en secteur littoral. 200 GW d’éolien, à raison de 10 MW/km2, c’est 3,6% de la surface française métropolitaine. Il n’y a donc pas d’obstacle physique pour installer ces 200GW. Les obstacles sont de nature socio-politiques (règlementations non adaptée comme par exemple la loi littoral etc.). Ces obstacles sont sérieux (réflexes NIMBY etc.), mais il me semble important de bien identifier leur nature et de ne pas chercher à faire croire qu’il s’agit d’obstacles physiques.
3 – Coût du watt nucléaire. Vous préférez, comme EDF, retenir une hypothèse très basse du coût du démantèlement. De mon coté je retiens l’hypothèse des experts non liés à l’industrie nucléaire. Sans prendre en compte le démantèlement, l’EPR (1,6 MW) de Flamanville coûte 5 milliards d’euros, et celui de Finlande 6 milliards d’euros, ce qui fait une moyenne de 5,5 milliards d’euros, soit 3,44€/W. Le coût du démantèlement est estimé (il s’agit bien d’estimation) à environ 1,66€/W. Total : 5,1€/W. Bien entendu, on peut anticiper une baisse des coûts par effet d’échelle (mais alors il convient de raisonner de la même manière avec les énergies renouvelables). J’ai retenu dans mon document pour le nucléaire une hypothèse de 4,6€/W (3€/W + 1,6€/W). Enfin, voici un fait : plus une centrale nucléaire vieillit, plus les risques augmentent. Vous faîtes partie de ceux qui sont prêts à accepter de prendre le risque de maintenir des centrales âgées de plus de 30 ans, et c’est votre droit. Je suis de mon coté pas disposé à accepter ce risque, et c’est mon droit.