Bonjour,
Et avant tout merci pour cet article retraçant brièvement les positions et les passions (démesurées) que le tram de Celrmont suscite depuis plusieurs années.
Je vous rejoins pour dire que c’est aux élus d’organiser les déplacements. Organiser ne veut pas dire choisir à notre place ou décider tout seuls dans leur tour d’ivoire. Si les élus étaient des gens sages, ça se sauraient !
Sur de tels enjeux (déplacements, urbanisme, environnement principalement) je crois qu’il nous revient à tous, anonymes de la société civile, de voter par voie référendaire pour choisir l’avenir que nous voulons. Le rôle des élus est d’orgnaiser un débat local, de permettre et de garantir que ce débat soit complet, sincère, équitable.
Vous semblez penser que les agglomérations devraient donner à chaque habitant toutes les possibilités de se déplacer. Malheureusement, ou plutôt heureusement, les finances publiques sont limitées. On ne peut tout vouloir. Les infrastructures de déplacements ou de transports coûtent cher : à vouloir toutes les développer on est certain de se disperser.
Voilà 50 ans que les routes absorbent des budgets pharaoniques, tandis que les autres modes sont délaissés notamment ceux qui n’ont pas recours aux moteurs (et que vous répugnez à nommer les modes « doux »... mais comment faut-il les nommer alors ? les modes « propres » ?)
Avez vous idée de ce que nous coûtent nos routes, rues, deux fois deux voies et autres nationales ?! Et qui pourra encore les emprunter lorsque le pétrole à la pompe sera à 2 ou 3 euros le litre ?
Personne n’a intérêt à développer encore le réseau des routes, à inciter au recours à la voiture. Aujourd’hui, une politique publique éclairée passe par la réduction de la dépendance au carburant et au besoin de stationnements. Avec la fin de l’énergie pas chère, l’actuelle dépendance mécanique va en effet poser d’énormes difficultés à un très grand nombre de français qui ne seront plus en mesure de se payer leurs trajets d’ici quelques années seulement. Pas dans 10 ans, mais dans 3 ou 5 ans... !
Aussi je trouve un peu démagogique de prétendre qu’il est possible de nous payer tous les modes de transport. Cela n’est évidemment pas la cas tant pour les raisons économiques qu’écologiques. Même s’il n’est pas question d’interdire de prendre l’auto : diversifier les moyens de déplacements est souhaitable. Mais cela signifie clairement qu’il faut être sélectif et investir l’argent public dans ce qui reste en germe, qui est économique, sans nuisances et écologique et dans ce qui permet à chaque habitant d’être autonome dans ses déplacements et ce sans frais ou presque.
Le pousse pousse est sans doute l’un des moyens le moins saugrenu dans votre liste de moyens de se déplacer. Dans les grandes villes (Berlin, Lyon...) on le voit de plus en plus sous une nouvelle forme : ce sont des étudiants qui proposentg leurs services, payent ainsi une partie de leurs études tout en faisant du sport et en rencontrant des gens... Il y une dimension sociale et écologique importante dans le pousse pousse, génées il est vrai par l’image coloniale qu’il renvoie.
Pour finir, je salue votre indépendance d’esprit : si vous avez su suivre votre libre arbitre plutôt que voter comme votre parti, c’est à coups sûr le signe que pour vous la politique n’autorise pas de mauvais compromis.
Cordialement.