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Accueil du site > Tribune Libre > Boltanski ou l’imposture de l’art contemporain

Boltanski ou l’imposture de l’art contemporain

Quand l’artiste dévoile à son insu les ficelles d’un art usé jusqu’à la corde...

Mieux vaut parfois évoquer un événement à l’instant où il se termine ce qui aura l’avantage de ne pas inciter quelques gogos bobos à y participer.

Ainsi les pigeons retrouveront-ils le toit du Grand Palais à Paris tandis qu’ils en déserteront la nef, là où se déroulait l’exposition de Christian Boltanski.

Une exposition ? Non, plutôt – puisqu’il s’agit d’art contemporain – le rituel d’une secte, une cérémonie à laquelle, bien sûr, nous sommes conviés à participer pour la justifier.
Quelques extraits de la présentation de ce Monumenta 2010 sont particulièrement éclairants :
 
« L’installation inédite qu’il a créée pour MONUMENTA 2010 est conçue comme une expérience frappante, à la fois physique et psychologique, un moment d’émotion spectaculaire qui questionne la nature et le sens de l’humanité. Investissant l’ensemble de la grande nef, il crée un lieu de commémoration visuel et sonore d’une densité exceptionnelle. L’œuvre engage une réflexion sociale, religieuse et humaine sur la vie, la mémoire, la singularité irréductible de chaque existence, mais aussi la présence de la mort, la déshumanisation des corps, le hasard de la destinée. A cette installation il donne le nom évocateur de Personnes. (...)
Les œuvres de Christian Boltanski sont adressées à tous, elles interpellent et ébranlent. Sous la Nef du Grand Palais, le visiteur oublie toute référence muséale, il fait corps avec la scène vivante de l’art et de la mémoire. L’artiste, selon Boltanski, est celui qui dévoile au spectateur « une chose qui était déjà en lui, qu’il sait profondément ; il la fait venir à hauteur de la conscience ». Théâtre de la remémoration, MONUMENTA 2010 questionne le sens de la destinée humaine et affirme la place faite à chacun dans la mémoire collective. (...)
Christian Boltanski poursuit la collecte d’enregistrements de battements de cœurs qu’il a engagée pour réaliser les
Archives du cœur : les visiteurs sont invités à enregistrer le son des battements de leur cœur et à en faire don à l’artiste. »

Cette cérémonie est d’autant plus intéressante qu’elle révèle ce qu’est devenu l’Art Contemporain : une métaphysique floue à l’image de celle que répandent les sectes et les accusations d’intolérance voire de blasphème pour ceux qui les dénoncent.

Attaquer l’Art Contemporain c’est immédiatement s’exposer à la condamnation : "réactionnaire, imbécile, ignare, intolérant" et j’en passe.
Car l’Art Contemporain est une secte riche avec ses appuis politiques, quelques richissimes « collectionneurs » ou « mécènes », ses relais médiatiques qui font la police dans le domaine des Arts, ses « curators », et son public de fidèles qui viennent communier pour y chercher ce qui lui fait défaut : intelligence et pouvoir.

Or, à son insu, Christian Boltansky dévoile la nullité de son oeuvre comme de celles qui jouent sur ce même registre :

- Se saisir d’un lieu prestigieux, le détourner de sa signification historique. Faire dans l’énorme, l’étouffement (cf. Koons au Palais de Versailles ou Christo pour le Pont Neuf.)

- Jouer sur le temps, la mémoire, l’oubli, .

- S’inscrire dans le sociétal : les « minorités » ethniques ou sexuelles.

- L’effacement de l’esthétique (Et pour cause !) par l’éthique : un message simpliste qui ne s’impose donc que par l’émotionnel et l’écrasement de la visibilité.

- Le jeu entre les limites : le grave, le sacré, la transgression, le sexe, la religion, la dérision, le détournement, les jeux de mots.
- L’accumulation qui souligne la redondance, la répétition d’un thème décliné à l’infini.
- Le politiquement correct sous toutes ses formes puisqu’il en est en réalité l’étendard.

Remuez tous ces ingrédients et vous obtiendrez de l’Art Contemporain dont le terme même suffit à désigner le ridicule : Un art qui n’en finit plus d’être « contemporain », qui se désigne ainsi contemporain pour l’éternité !

Un art qui, donc, fait recette mais qui ne repose donc que sur des recettes.

Mais, pour déjouer toute attaque, j’annonce que ce texte comme le blog dont il est issu est une œuvre d’ART CONTEMPORAIN !
Et à celui qui osera me critiquer, je lui répondrai qu’on ne comprenait pas Van Gogh lorsqu’il peignait et que j’en appelle à tous pour me défendre face à ceux qui veulent me censurer !
 

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20 réactions à cet article    


  • aivox 22 février 2010 10:13

    Excellent .
    L’expression ’art contemporain’ est une imposture car seule l’Histoire décide ce qui est de l’art .
    L’ ’art contemporain’ c’est l’expression d’une créativité infantile .
    L’art contemporain est à l’art véritable ce que les nouveaux philosophes sont aux philosophes, cette imposture n’existe que par un réseau de connivences .
    L’art véritable implique la difficulté, or peindre un tableau monocolore est-ce difficile, non !
    Hirst revendique l’imposture de l’art contemporain en intégrant des métaux et pierres précieux dans ses créations comme assurance à l’absence de valeur artistique ! 
    Il faut passer à l’action : faire cuire les lapins et homards de Koons, embrasser avec du rouge à lèvres les tableaux blancs utiliser les objets de Duchamp selon leur fonction
    Il a été dit : le 11 septembre c’est de l’art contemporain .
    Alors détruire les impostures de l’art contemporain est de l’art contemporain !
    Faites de l’art contemporain !


    • Fergus Fergus 22 février 2010 10:24

      L’art contemporain ne se limite pas à l’imposteur Boltansky ou a ces pseudos « artistes » qui usent du concept aussi décalé, voire repoussant soit-il (exposition d’ordures ménagères, y compris Tampax usagés en boîtes à la Tate Modern) pour asseoir leur notoriété avec la complicité de snobs décadents, l’art contemporain produit également des oeuvres superbes et de très grande qualité, il suffit pour s’en convaincre de faire le tour des galeries du côté des Beaux-Arts de Paris !

      Le problème n’est pas dans l’Art contemporain, mais dans la mode de ce que je nomme la « Trash Culture » !


    • Fergus Fergus 22 février 2010 10:25

      Erratum : ... ordures ménagères et Tampax usagés dans des boîtes en plastique transparentes. 


    • aivox 22 février 2010 10:30

      En d’autres termes, il faut savoir faire le tri  smiley  smiley  smiley

      Dali est un authentique artiste


    • zelectron zelectron 22 février 2010 10:28

      ...du moment qu’il y a des coui... pour payer


      • aivox 22 février 2010 10:31

        Payer, avec votre argent, comme dirait Coluche, la richesse produite par d’autres accaparée par les oligarques


      • Fergus Fergus 22 février 2010 10:56

        Encore faut-il s’être fait un nom, et pour cela quoi de mieux qu’un beau scandale ? C’est ainsi que Piero Manzoni, artiste peu connu, s’est fait connaître en 1961 en exposant des... boîtes de sa propre merde remplies chaque matin par ses soins et soigneusement soudées.

        Plus près de nous, en 2007, Tim Patch a choisi de sa faire connaître en peignant avec son pénis. Il doit exister des vidéos sur Youtube ou Dailymotion...


      • joelim joelim 22 février 2010 10:42

        L’art contemporain n’est ni de l’art ni contemporain : le truc qui consiste à produire de la nouveauté sans intérêt pour essayer de toucher de l’argent ou d’autres bénéfices de la communauté a existé depuis que l’homme est homme (et roublard).


        • aivox 22 février 2010 10:50

          Excellent .
          L’avenir de lart contemporain c’est un musée de l’arnaque et du kitsch d’une époque !


        • Fergus Fergus 22 février 2010 11:07

          Ce que vous dites n’est pas faux, Joelim, quoique cette tendance se soit fortement accentuée dêpuis la fin du 19e siècle.

          En outre, et c’est important, les artistes d’autrefois étaient des personnes qui avaient une formation dans un domaine donné et travaillaient longtemps dans le cadre d’un courant artistique avant d’oser mettre en lumière leurs différences. Aujourd’hui, le problème a été largement décuplé par le fait que la majorité des jeunes issus des Beaux-Arts (en France ou ailleurs) se croient un talent fou et aspirent à une notoriété planétaire en brûlant les étapes. Il n’y a d’ailleurs pas qu’eux : nombre de gens n’ayant jamais eu la moindre formation artistique se mettent sur les rangs en recourant parfois aux concepts les plus délirants pour décrocher la timbale. 

          Je connais un peu la peinture, non pour l’avoir étudiée, mais pour en avoir tâté en amateur, à l’image de mon logo, peint en 1999. Pour autant, il ne me viendrait pas un instant à l’esprit de prétendre à une large notoriété. C’est toute la différence avec des personnes que j’ai connues qui piaffent de rage en constatant que leur génie n’est pas reconnu. Les pauvres !


        • Philippe D Philippe D 22 février 2010 11:45
          "Mais, pour déjouer toute attaque, j’annonce que ce texte comme le blog dont il est issu est une œuvre d’ART CONTEMPORAIN !
          Et à celui qui osera me critiquer, je lui répondrai qu’on ne comprenait pas Van Gogh lorsqu’il peignait et que j’en appelle à tous pour me défendre face à ceux qui veulent me censurer !"

          Peu de chance que votre texte puisse être considéré comme de l’Art, à part par vous peut-être.
          Mais écrivant cela, vous êtes piégé par ceux qui cherchent à vous faire réagir même par la négative, et à vous faire confondre dans un même élan de détestation (ce que vous faites si bien), des formes d’art n’ayant aucun rapport les unes avec les autres mais que vous englobez sous le label simpliste "Art Contemporain". 
          Christo et Boltanski n’ont vraiment rien en commun sinon le tort de vivre à une même époque. (Jeanne Claude, épouse de Christo et moitié artistique du tandem Christo, est décédée en novembre dernier)

          Je n’ai pas vu l’expo de Boltanski et me garderai donc bien d’en parler.
          J’imagine qu’à l’instar d’un Paul Villach, vous ne l’avez pas plus vue que moi, mais que votre religion sur une forme d’art (ici 1 installation) que vous ne comprenez pas, vous oblige à la juger contraire au droit canon de votre esthétisme individuel pour raison nécessaire et suffisante de « contemporanitude ».


          • NOUVEL HERMES NOUVEL HERMES 22 février 2010 13:28

            Le passage que vous citez est ironique et s’inscrit dans l’aspect dérisoir de cet art contemporain. et je pense que vous l’aviez compris.
            Pour le reste vous dites « Une forme d’art que vous ne comprenez pas »
            Oh que si ! Je le comprends parfaitement et j’ai beaucoup apprécié certaines oeuvres qui, jusqu’à la fin des années 80, étaient inventives. Pour parler de Boltanski ou de sa compagne, Anette Messager, ils produisaient alors une oeuvre qui aurait pu s’épanouir mais qui s’est sclérosé dans ce que je dénonce : le répétitif, le monumental... Vous croyez qu’on ne retrouve pas ça chez la PME Christo ?
            Plus rien n’a été inventé depuis 20 ans : on pille l’art du XXe siècle, on radote...
            Pire, ce qui dans l’art contemporain aurait pu se transformer s’est figé dans sa propre caricature.
            Installation ? On mélange du Rauchenberdg avec un autre artiste et tout fonctionne ainsi.
            Pire encore : Quand on sait que tel artiste de 20 ans deviendra une star de l’art contemporain parce que son amant est un critique influent ! Le problème c’est que le plus souvent c’est comme ça que ça fonctionne. Et que je ne peux rien dire de plus pour ne pas trahir la vie privée d’un tel ou untel. Ce n’est plusdans l’atelier que se crée le plus souvent l’artiste contemporain... Mais devinez où...
            Croyez moi, ce milieu je le connais parfaitement dans tous ses aspects. Et en fait on en apprend peut—être plus en lisant ce que Catherine Millet ou Jacques Henric ont pu dire sur leur vie sexuelle que dans leurs articles dans Art Press.
            Alors qu’il y ait parfois de l’inspiration et de la création, oui, mais pas chez les plus connus qui fonctionnent uniquement par rapport aux recettes que j’ai indiquées.
            Alors cet « art » j’en connais parfaitement sa vacuité comme ses réseaux en France ou ailleurs. Mais personne ne peut en parler car tout le monde est plus ou moins compromis. Donc : omerta !
            Je connais des dizaines de ces artistes escrocs, j’en connais aussi d’autres qui sont des gens respectables. Ben, par exemple.
            Vous dites :« Vous ne comprenez pas ». Je vous laisse ce jugement. On tout cas, je sais !


          • Philippe D Philippe D 22 février 2010 13:56

            Votre commentaire est 100 fois plus intéressant que votre article (à charge et trop généralisant) et il introduit au moins quelques nuances d’appréciation.

            Les modes de fonctionnement des artistes ont toujours été un peu les mêmes : Besoin et recherche de protecteurs, de mécènes, de financiers.
            En ce sens je ne crois pas que la période actuelle soit si fondamentalement différente des précédentes. Organisée différemment, avec de nouveaux intermédiaires à obliger ou à courtiser.

            Vous dites que l’art actuel pille les années 80, auxquelles vous reconnaissez donc implicitement quelque valeur. Attendons 30 ans pour voir ce qui surnagera des années 2010.
            Que certains artistes (nombreux même, pourquoi pas) soient surfaits, surestimés, aucun doute.
            Mais là encore rien de bien nouveau et chaque période a produit ses artistes à la mode qui sont retombés peu après dans l’anonymat. A contrario d’autres, ignorés, ont eu besoin de temps pour être appréciés à une plus « juste ? » valeur artistique.
            L’art actuel se crée sous nos yeux, se disperse, s’égare et nous égare, comme à d’autres périodes artistiques avant celle là.



            • Gollum Gollum 22 février 2010 12:39

              Excellent ce sketch des inconnus... et tout est dit ! smiley


            • Gollum Gollum 22 février 2010 12:54

              A propos des comiques, cela me donne envie de rajouter ceci : on a un peu le même phénomène d’escroquerie intellectuelle chez nombre d’entre eux (ça ne va pas aussi loin que l’art moderne toutefois) qui font des sketchs pourris, d’une indigence consternante.. Ils se reconnaitront, je ne citerai personne.. mais il est loin le temps où l’époque était capable de donner un Raymond Devos.. La décadence se retrouve à tous les niveaux.


            • vivien françoise 22 février 2010 13:37

              En lisant les réactions, cela m’a donné une idée,
              Comme nous avons tous, sûrement, un tas de trucs parfaitement inutiles mais que l’on garde
              par ennui ou paresse, le mieux pour s’en débarasser c’est de les refourguer à ces soi-disants artistes et ils en feront ce qu’ils voudront. Mais attention, je signerais une « décharge » quant à l’utilisation de mes déchets. Je ne voudrais pas qu’en plus, si l’oeuvre ainsi créée ne sert plus
              on m’oblige à les récupérer ! Non mais chacun ces saletés.
              Je ne demanderai même pas une entrée gratuite pour aller renifler l’exposition.
              VF



                • Imhotep Imhotep 22 février 2010 14:22

                  Cet art contemporain a deux mamelles :

                  - les snobs dont on se demande s’ils comprennent ce qu’ils disent qui flattent des artistes dont on se demande s’ils croient en ce qu’ils disent
                  - les financiers. Ces derniers ont besoin de donner et surtout faire prendre de la valeur à leurs acquisitions.

                  les deux suffisent largement a fabriquer de l’art contemporain.

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