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Ce que vaut la vie

Il y a ceux qui pensent qu’une vie réussie se juge au nombre d’années (en quantité), et ceux qui la déterminent par son intensité (qualité). Bien sûr, l’idéal serait une vie longue et intense, mais il semble que la Nature soit ainsi faite qu’à part de très rares exceptions, la Vie est comme une sorte de balance avec laquelle il faut composer.

En réalité la vie est une énergie plus ou moins déterminée, et le rapport entre qualité et quantité fonctionne selon la théorie des vases communicants : l’énergie dépensée est fonction de la vitesse par rapport au temps qui passe.
Autrement dit, celui qui utilise beaucoup d’énergie en peu de temps développera plus d’intensité que celui qui en utilise peu en plus longtemps.

Cette faculté de choix qui est offerte à l’être humain peut être appelée « libre arbitre », et renvoie directement à la conception qu’il a de la mort. Cette faculté est l’apanage de l’Homme, et le différencie des animaux, et ceci de manière définitive. La conception de la mort est une donnée culturelle qui a largement été explorée par toutes les civilisations, en tous lieux et à toutes les époques. Qu’elle soit considérée comme une fin ou simplement comme une étape, elle détermine la manière dont l’homme conçoit son rapport au temps, et ainsi son rapport à l’utilisation qu’il fait de son énergie.

La réussite d’une vie est donc la conséquence de cet équilibre entre intensité et qualité, lui même orienté par la conception personnelle inculquée par la société dans laquelle il vit.

Mais c’est sans compter sur le capitalisme, qui dans sa toute puissance a réussi à pervertir jusqu’à cette notion du bonheur (le résultat de ce rapport censé être conscient) à laquelle nous estimons pourtant tous avoir le droit. En travestissant cette notion par des attributs extérieurs, la soif de l’argent a remplacé celle du bonheur, allant parfois même jusqu’à pousser certains à trouver le temps long, alors qu’il devrait lui sembler s’écouler à une rapidité vertigineuse.

Concrètement, il ne nous reste guère plus que les cinq premières années pour jouir du temps, et d’une vie sans soucis. C’est la première étape, celle des jeux, du plaisir et de l’insouciance juvénile. Et des rêves surtout.

Ensuite et très rapidement vient le temps de la formation, ou du conditionnement, selon la manière dont on l’appréhende. il faut intégrer la notion de réussite scolaire, et abandonner peu à peu les joies enfantines pour se projeter dans le labeur, et le choix d’une orientation professionnelle rémunératrice. Cette étape est longue et fastidieuse car elle ne correspond pas au naturel de l’adolescent, qui se doit de frustrer sa quête du bonheur pour atteindre à ce qu’on appelle la maturité.

Que cette étape dure jusqu’à 18 ou 25 ans importe peu, car la maturité nous attrape tous à la fin. Ayant abandonné ses rêves de grandeur, le jeune ayant fini son cursus scolaire se doit de trouver rapidement sa place dans la société, au risque de se tromper de voie, ou de ne pas être en capacité d’assurer sa subsistance. le rapport entre la qualité et la quantité évoqués plus haut ne lui est déjà plus dicté par son libre-arbitre, mais par la nécessité économique.

Une fois dans le monde du travail, le but de l’homme, désormais adulte, est de gagner suffisamment d’argent pour d’une part satisfaire à ses besoins (et ceux de sa famille), et d’une autre de préparer sa retraite, dans laquelle il met tous ses espoirs et ses désirs déçus jusque là. Il croit qu’arrivé au bout de ce chemin il lui sera possible d’enfin pouvoir profiter de son temps, et de son argent, abandonnant ainsi son choix conscient à une date ultérieure.

Alors il travaille, encore et encore, à tel point qu’une fois arrivé au bout de ce chemin, possédant sa petite retraite, après avoir payé les études aux enfants partis de la maison (pour peu que la femme soit restée jusque là, que la maladie n’ait pas emporté l’un des deux, et que les enfants volent de leurs propres ailes) il se retrouve enfin libre, mais vieux et n’ayant plus le physique lui permettant d’accomplir toutes les belles choses qu’il s’était promis d’accomplir. Et pour cause, son énergie est presque entièrement dépensée, et de choix il ne lui en reste guère plus qu’un, celui de la quantité.

S’ensuit alors une période de regret, voire de déprime totale.

Et si on ajoute à cela qu’il lui faut finir sa vie seul et abandonné dans une maison de retraite, incapable de vivre sans aide extérieure, il mourra sans avoir pu accomplir le moindre des rêves qu’on lui avait pourtant autorisé de produire, quand il était petit. Le choix qui l’a conduit à préférer la quantité à la qualité lui semble désormais vain, et c’est avec regret qu’il regarde son passé. La course à l’argent lui a faussé à la fois la notion de qualité et celle du temps, qui lui sont à jamais perdus. Aigri, déçu et dégoûté, il attendra la mort avec impatience, en se disant qu’il aurait dû faire autrement.

La vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie.


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27 réactions à cet article    


  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 28 août 2009 10:25

    Caleb,

    « la Vie est comme une sorte de balance avec laquelle il faut composer. » Ceux qui font le choix de l’intensité maximale se tue avant l’heure mais ont vécu leur rêve. Ceux qui visent le temps et le ralentissent espérant qu’il durera le plus longtemps gagnent mais meurent quand même. Tous sont faciles à reconnaitre lors des concerts de musique, il y a ceux qui dansent et ceux qui pas.

    Le proverbe chinois dit : Seuls les poissons morts ne remontent jamais le courant...


    • Emmanuel Aguéra LeManu 28 août 2009 11:19

      C’est pas Vigny qui disait qu « une vie réussie est un rêve d’ado réalisé dans l’âge mûr » ?

      Caleb (et Lisa) : 100% d’accord.


    • latinwarrior47 latinwarrior47 28 août 2009 10:43

      Je suis dans la période 18-25 ans, et j’avoue que le découpage semble correct. Dans chaque étape il nous semble que la suite sera meilleur ( partir de la maison, retraite .. ) mais c’était mieux avant. Quand on est petit c’est l’insouciance, adolescent c’est les parents qui s’occupe de presque tout, adulte on croule sous les impôts, les papiers, les problèmes. Dès qu’on va à l’école il y a une compétition, finit l’insouciance, il faut être bon. On nous promet un boulot plus tard, au bout de longues études et d’une longue carrière, et on se retrouvera fatigué et vieux, seul avec ses regrets.
      Le pire est qu’il y a pas d’alternative, quand on a 6 ans on nous demande pas : veux-tu aller à l’école pour trouver un boulot, ou autre chose. On n’a pas le choix. On né dans un monde plongé dans le déterminisme.


      • Alpo47 Alpo47 28 août 2009 10:44

        Et si le but de la Vie était d’échapper à cette funèbre chronologie ?
        Regagner sa liberté ? Echapper au système paralysant pour devenir créateur de sa propre vie ?

        Evoluer - apprendre - comprendre - s’éveiller - choisir - se libérer ...


        • Gabriel Gabriel 28 août 2009 11:10

          Bonjour,

          Pour l’instant je vis la question, peut-être qu’un jour sans m’en rendre compte je rentrerais peu à peu l’intérieur de la réponse. Est-ce que la vie est un apprentissage comme à l’école afin d’aller vers les classes supérieures ? J’ai tendance à croire que la vie n’est ni bonne ni mauvaise, qu’elle n’est qu’un jeu, une partie à jouer ou il n’y a ni gagnant ni perdant mais qu’une seule règle : celle de jouer la partie jusqu’au bout et du mieux que l’on peut. C’est un peu comme aux jeux d’échecs, de la case où l’on est à celle ou l’on va, dépendra la suivante.  

          Revenir à la page on l’on aime, et la page ou l’on meurt est déjà sous nos doigts. Je pense que la mort n’est pas une chose horrible, une chose à éviter, à différer, mais plutôt une compagne de chaque jour. Si j’admets toujours sa présence, je crois qu’elle pourra plus difficilement me surprendre. Il parait que de cette perception naît alors un sens extraordinaire d’humanité et d’immensité. Pour finir j’aurais tendance à croire que le terme de notre quête, c’est peut-être de revenir là d’où nous sommes partis et, de nous redécouvrir enfin tel que nous sommes vraiment.

          Cordialement


          • Gül 28 août 2009 11:46

            Bonjour,

            Vous faites preuve d’ une cruelle lucidité dans cette belle et juste analyse.

            En ressort une angoisse quasi palpable.

            Pourtant on peut assez facilement se détacher de bon nombre de ces obligations non- innées. Une volonté de fer, une tenacité, une assurance de ses faits et gestes et de la tolérance face aux réactions des autres...

            Il ne reste qu’à vivre. Certes un peu de matérialisme est nécessaire pour les besoins vitaux et quotidiens, mais on garde quand même beaucoup de temps et d’ énergie pour agir selon ses désirs. C’est une simple question de choix.

            Je vous invite à sourire plutôt qu’à désespérer, il y a du beau et du bon partout !

            Cordialement.


            • Paul Cosquer 28 août 2009 12:32

              Au fond, l’idée est celle d’un gâchis, gâchis de temp et d’énergie à l’école, au boulot ?

              Mais celui qui dit « Si t’as pas une Rolex à 50 ans, t’as raté ta vie » est l’exemple même du pauvre type qui est passé à côté de la vraie vie. Et je le plains sincèrement.

              On voudrait que l’été dure toute l’année, mais l’hiver viendra. Il y a des choses qu’on ne peut retenir. Il faut l’admettre : les riches ne l’admettent pas : il mettront des milliers d’euros pour aller l’hiver sous les tropiques. Pour retenir le temps avec la chirurgie esthétique. Ensuite, ils n’ont plus de repères, se prennent pour des jeunots à 70 piges alors qu’ils sont grands-pères et finissent par se croire immortels.


              • Paul Cosquer 28 août 2009 13:26

                Je trouve que ce qui compte dans l’existence c’est d’avoir le sens de la liberté et de savoir se donner des buts motivants et à sa portée. Pour ce qui n’est pas à votre portée, vous pouvez toujours « jouer à » sans être dupe ni vous prendre au sérieux

                Même quand on ne peut jouir de toute sa liberté d’agir (au boulot, par exemple), garder la liberté dans un coin de sa tête et effectuer le plus de tâches possibles avec l’esprit libre, c’est-à-dire en prenant le dessus sur les choses. Et recouvrer sa liberté une fois le boulot terminé. Cette méthode contribue au bonheur.

                La finitude de la vie comme la finitude de l’été s’appliquent à tout le monde. Il y a ceux qui les intègrent dans leur manière d’aborder la vie et il y a ceux qui ont les moyens de tricher et de les éviter le plus longtemps possible. Ceux-là ne sont plus libres à force de fuir les réalités. Je me souviens de Johnny il y a quelques années disant au JT de France 2 « Si je meurs un jour ». Perte de contact des riches et des stars avec la réalité : il n’y a pas de « si je meurs » qui compte. C’est plutôt « quand je mourrai... »

                Quand l’hiver viendra, on trouvera d’autres formes de liberté à vivre, la cordialité en fait partie. Chaque âge et chaque saison a du mauvais et du bon. Quand la vieillesse viendra (pour les plus chanceux et si la santé est assez bonne), vous direz peut-être comme la majorité des retraités français (si si ! C’est un sondage assez récent qui le dit) que vous êtes heureux !


                • rocla (haddock) rocla (haddock) 28 août 2009 14:12

                  Rien ne vaut la santé et les érections matinales .


                  • LE CHAT LE CHAT 28 août 2009 14:30

                    ceux qui sont pas heureux ,les aigris deviennent des trolls sur agoravox , enfin c’est ce que j’ai lu dans un article de ce jour......


                    • Renato 28 août 2009 14:33

                      Ce que vaut la vie , nous l’apréhendrons au crépuscule de notre vie.
                      J’en ai discuté récemment avec ma vieille et adorable mére et cette dicussion m’a renforcé dans cette conviction.

                      Ce que j’observe la vie est faites de haut t de bas ( le bas faisant apprécier le haut) et c’est totu l’inêret de la vie.

                      En toute objectivité je ne m’maginais pas ou je suis aujourd’hui 10 ans à arriére, et bien sur je voudrais être ailleurs
                      et cet ailleurs n’étant pas celui que je désirai tant il y 10ans déja


                      Comme le disait Forrest : La vie c’est comme une boite de chocolat on ne sait jamais sur quoi on va tomber.

                      Par contre ce que j’ai compris de la vie c’est qu’il ne faut pas tirer sur la cométe et qu’il faut tenter d’en savourer chaque instant.
                      Pour ma part je me suis rendu compte que c’était les choses les lus simples qui finalement me « remplissait » le plus. !


                      • Moristovari Moristovari 28 août 2009 14:36

                        Qu’elle est la différence entre plaisir et bonheur ? La souffrance peut-elle contribuer au bonheur ? L’homme sans conditionnement (éducation) peut-il être heureux ?

                        Trois questions auquel votre article ne répond pas. Et comme d’habitude le responsable de tous les maux, le capitalisme. Guère original.

                        « La qualité de vos vies dépend ce que vous en ferez »

                        Don rosa, la jeunesse de Picsou


                        • caleb irri 28 août 2009 18:28

                          @ MORISTOVARI

                          le plaisir, pour moi, c’est un instant savouré. le bonheur, c’est un sentiment de plénitude, à savoir que chaque instant sera plaisir. en quelque sorte, le bonheur est une succession de plaisirs.

                          la souffrance, toujours pour moi, contribue inévitablement au bonheur, en ce sens qu’elle permet de relativiser les sentiments. mais le véritable bonheur est sans souffrance, puisque chaque instant est plaisir... ne pas oublier que pour certains la souffrance est plaisir.

                          l’homme sans éducation peut être heureux, c’est l’imbécile heureux. et si c’est du conditionnement, il peut également l’être : c’est un imbécile heureux. l’éducation peut conduire à l’interrogation sur le bonheur, et donc à la souffrance. étape qu’il faut à mon avis dépasser pour se transcender vers le bonheur conscient.

                          pour le reste, puisque vous avez compris ma pensée, le capitalisme est pour moi responsable de la plupart des maux et des souffrances humaines. désolé si ça n’est pas original. ça me désole aussi.


                        • Moristovari Moristovari 28 août 2009 19:40

                          Imaginons un gadget : une fine aiguille enfoncé dans la zone du plaisir du cerveau et relié par cable à un petite batterie portable. Si ce gadget existait et offert à chaque individus, l’humanité serait-elle enfin heureuse ?

                          Pour ma part, évidement non. Tel les drogués après shoot, ce monde dépérirait rapidement. Loque humaine ne vivant que pour le plaisir, morts-vivants sans désir ni avenir, une telle humanité n’aurait d’humain que l’apparence.

                          Le plaisir est une réalité, le bonheur est un concept. Le bonheur ne désigne rien de concret et par là-même désigne généralement nos plaisirs d’origines non-sensoriels, « spirituels » : beauté artistique, amour...

                          L’un des grands mérites de Nietzsche est d’avoir révélé la valeur naturelle de la souffrance - une valeur qui ne doit rien au masochisme :

                          « La souffrance cherche toujours sa cause alors que le plaisir incline à s’en tenir à lui-même et à ne pas regarder en arrière. »
                          « le plaisir d’autrui est quelque chose qui doit s’apprendre »
                          « Créer, voilà la grande délivrance de la souffrance »

                          La souffrance permet humanisme et raison, le plaisir entraîne bêtise et égoïsme. On ne peut vivre sans l’un, on ne peut avancer sans l’autre.

                          Quand au capitalisme, c’est aussi est un concept qui sert facilement de bouc-émissaire...


                        • caleb irri 28 août 2009 23:33

                          @ moristoravi

                          je pense que nos conceptions ne sont pas si éloignées l’une de l’autre finalement. car le bonheur est le véritable « bien » qu’il faille rechercher, et qui ne se limite pas au plaisir. quand je dis une succession de plaisirs pour parler du bonheur, j’entends que celui qui y a accès possède un « plaisir » continu de l’esprit. que les évènements qui lui arrivent, qu’ils soient souffrance ou non, ne remet pas en cause cette plénitude.

                          mais je suis plus réservé, à la réflexion, sur le fait que le plaisir n’entraîne que bêtise et égoïsme. en fait, je dirais que l’égoïsme et la bêtise troublent les limites entre plaisir et bonheur. 
                          et que dire d’un homme se persuadant tout au long de sa vie qu’il est heureux, et finit par mourir avec cette conviction. qui peut savoir si il a réellement été heureux, et quelle est la différence ? celui-ci n’est il pas parvenu malgré tout au bonheur ?
                          en tout cas, pas facile de le lui reprocher


                        • Gül 28 août 2009 23:57

                          Caleb Iri,

                          Je trouve dommage que vous n’ayez réponse que pour celui qui s’est investi dans un sens plus philosophique de la question.

                          Ceci, dans le sens que, au-dela de cet aspect philosophique incontestable, la vie la plus simple, racontée de la manière la plus simple, par les gens les plus simples, n’est autre que l’image de verité de cette philosophie dans laquelle vous semblez prendre base !

                          Pourtant, si la philosophie nous permet d’évoluer, elle n’est qu’un aspect de la pensée quotidienne, qui elle, mène au constructif accompagnée de cette pensée philosophique qui permet de ne pas faire n’importe quoi !

                          Bref, vous ne pouvez vous limiter a une seule et unique forme de vie spirituelle, il vous faut en étudier chaque aspect dans le sens où tous les élements sont une part existante et non-évitable et peu contrôlable de la vie...


                        • Moristovari Moristovari 29 août 2009 14:37

                          @ caleb

                          Le plaisir entraîne bêtise et égoïsme, cela d’une façon simple. Le plaisir est ce que recherche instinctivement tout individu. Dès qu’il l’obtient, il n’a plus de raison de vivre - sinon davantage de plaisir. En politique, les pauvres et les insatisfaits sont généralement de gauche tandis que les riches et les jouisseurs sont généralement de droite. L’un comprend les défauts du système qui lui nuisent, l’autre cherche à conserver ses qualités qui font son bonheur. Au final les deux sont à la recherche du bonheur, les deux sont humains, il n’y a pas de bon et de méchant. Un pauvre gagnant du loto donne rarement son argent aux pauvres.

                          Nos conceptions sont éloignées. La votre est encore le fruit d’un conditionnement. Connaissez-vous ce mot de la Rochefoucauld ? « Il y a des gens qui n’auraient jamais été amoureux s’ils n’avaient jamais entendu parler d’amour ». De même, bien des gens prendrait le temps de vivre au lieu de chercher en vain un bonheur supposé si on leur avait caché ce concept. Mais la recherche du bonheur est vanté chaque jour par tous les médias, notamment par volonté consumériste. La constitution américaine la met même en première page.

                          Avoir su que les microbes existent a rendu maniaque ou fou beaucoup de monde. Avoir su que le bonheur existe a fait perdre la sérénité de bien d’autre.

                          Comme dit Nietzsche : « les convictions sont des prisons »


                        • Moristovari Moristovari 29 août 2009 14:42

                          @ gül

                          « Père castor, raconte-nous une histoire. »

                          Comme tout, la philosophie à une histoire. L’un des grands moments de cette histoire est « critique de la raison pure », de Kant. Cela pour un seul motif : pour la première fois était admis que la raison ne pouvait avoir connaissance de l’ensemble du réel. Bref, qu’il est vain de vouloir comprendre certaines choses. Le bonheur en est une.

                          Un siècle plus tard vint Bergson. S’il lui aussi admettait les limites de la raison, il offrit un peu d’espoir : là où la raison se perdait, l’intuition pouvait trouver un chemin.

                          L’intuition bergsonienne semble être cette pensée quotidienne dont vous parlez. Par exemple, pour écrire un article : une fois les connaissances acquises, la feuille blanche en face de soi, il faut un certain effort de pensée pour commencer l’écriture, relier les données entre elles dans un langage cohérent. Imagination contrôlée ou analyse émancipée, cet effort est ce que Bergson appelle intuition.

                          Mais l’intuition n’est pas imagination, elle ne peut inventer ce qu’elle ne connaît pas. Au final, le plaisir comme la sérénité ne peuvent être compris que par ceux qui l’ont vécu. Ainsi un illetré qui connaît la sérénité en parlera souvent mieux qu’un savant qui l’ignore - car l’intuition guidera le choix de ses mots.


                        • rocla (haddock) rocla (haddock) 29 août 2009 14:47

                          Moristovari j aime bien comme vous parlez ,

                          L’ intuition , un remarquable concept .


                        • rocla (haddock) rocla (haddock) 29 août 2009 15:00

                          Pour Jean Paul Sartre ; « Il n’est d’autre connaissance qu’intuitive. La déduction et le discours, improprement appelés connaissance, ne sont que des instruments qui conduisent à l’intuition. » On a du mal à imaginer ce que vaudrait une théorie de la justice qui rentrerait en contradiction avec nos intuitions concernant ce qui nous semble juste ou injuste. L’intuition est ainsi au début comme à la fin de toute entreprise philosophique car c’est par elle qu’en dernière instance, nous donnons notre assentiment à une thèse plutôt qu’à une autre.

                          Pour Descartes, « Il n’y a pas d’autres voies qui s’offrent aux hommes, pour arriver à une connaissance certaine de la vérité, que l’intuition évidente et la déduction nécessaire » (XII° règle).

                          Pour Bergson, c’est une théorie qui se fonde sur l’intuition de l’absolu ou de la réalité en elle-même.

                          Pour Scheller et Hartmann, c’est une théorie qui reconnaît à l’homme l’intuition de normes absolues.

                          L’intuition, comme mode de dévoilement de l’indicible, est un phénomène mystique. La vouloir exprimer (traduire) conduit à l’aporie

                          Ce pourquoi ne sont pas nécessaires de longues et fastidieuses études pour la compréhension de la vie .

                          A la limite les surenseignés peuvent avoir un déficit rapport au trop grand nombre de données acquises , à l’ instar du cerveau qui agit comme une boule de flipper allumant toutes les lampes et finissant en un TILT lamentable ...


                        • sisyphe sisyphe 28 août 2009 15:08

                          "En réalité la vie est une énergie plus ou moins déterminée, et le rapport entre qualité et quantité fonctionne selon la théorie des vases communicants : l’énergie dépensée est fonction de la vitesse par rapport au temps qui passe.
                          Autrement dit, celui qui utilise beaucoup d’énergie en peu de temps développera plus d’intensité que celui qui en utilise peu en plus longtemps.« 

                          Pas d’accord avec ça.

                          La vie (et l’énergie qui y est liée) est également dépendante d’un tas d’autres facteurs ; héritage génétique, capital énergétique, milieu social, éducation, conditions de vie, motivations, etc....
                          D’où certaines vies dotées d’une énergie exceptionnelle, et exceptionnellement longues (Picasso en étant un des modèles possibles), quand d’autres sont très rapidement »brûlées" (Van Gogh, Rimbaud, Modigliani morts à 35-36 ans), faute d’un capital énergétique suffisant, ou d’un mode de vie consumatoire...

                          En bref, globalement d’accord avec l’article, mais tenir compte de tous les facteurs socio- génético-affectivo-environnementaux, plutôt qu’imaginer que chacun dispose de la même énergie à sa disposition...


                          • rocla (haddock) rocla (haddock) 28 août 2009 16:35

                            Un mode de vie consumatoire ? pourquoi pas hélicoïdal ou turgescent ?


                            • sleeping-zombie 28 août 2009 18:35

                              Vouloir opposer la quantité à la qualité...

                               Et tu dis plus loin que le capitalisme pervertit la notion de bonheur ? alors que toute ton introduction (que j’espère ironique) repose sur l’idée ridicule qu’on aurait chacun une quantité de « vie » (que tu décris plus comme étant la course au bonheur, et pas tellement l’état biologique), et que plus on vit intensément, moins on vit longtemps ?

                              « En réalité la vie est une énergie plus ou moins déterminée »
                              Ouais, et ta soeur...


                              • fhefhe fhefhe 28 août 2009 23:04

                                Dois-je en Vouloir à mes parents...de m’avoir donné la Vie , Eux qui en connaissaient la finalité ???
                                Qui peut me parler et m’expliciter la Mort....si ce n’est un Mort... !!!
                                Je Pense donc je Suis...ainsi "pensait , entre autre ,Pascal.
                                Moi je dis...
                                Je Vis...donc je me Meurs... !!!
                                Construire sa Vie...est aussi difficile que de Voir son Ame s’Elever en ce Bas Monde...
                                Enfin...j’ai FAIM de Vie....je la Mange , la Dévore ....dommage que ce Repas...finisse dans les Toilettes...et que Mes dernières Effluves géneront,douloureusement, mes proches !!!


                                • vinvin 29 août 2009 02:20

                                  Bonjour.



                                  Merci pour cet article qui nous fait se poser pas mal de questions concernant notre vie.
                                  J’ ai un Copain qui dit souvent ceci : (La vie c’ est con comme la mort !) Fin de citation.

                                  Effectivement, c’ est le cas pour des millions de gens, ( je suis bien placé pour le savoir....).

                                  Bien sur Nous recherchons tous quelque chose, le bonheur, a quoi sert notre vie, quel en est le sens, ( si elle n’ a pas de sens on essaye d’ en chercher un, ) etc....

                                  Comme le dit dans un post plus haut PAUL COSQUER, je me souviens de cette phrase de Johnny : « Si je meurs un jour »......( Ce sont des expressions de Johnny, quoi !....) ça fait sourire....

                                  Bien sur, Notre JOJO National Mourra un jour comme tout le monde, mais la différence entre lui et nous, c’ est que lui sa musiqaue restera. Malheureusement tout le monde n’ a pas la chance de faire un métier artistique.

                                  Pour la plupart du commun des mortels, on ce borne a chercher un but a notre vie, vu que le travail c’ est la M*rde, le chomage c’ est la M*rde, le mariage c’ est la M*erde, le divorce c’ est la M*rede, les gonzesses c’ est une source d’ emmerdements, etc.....

                                  Ajouter a cela le fait que pour ceux qui travaillent, ( meme beaucoups d’ autres...), il faut payé les factures, les impots, et pleins de conneries comme ça, ce qui fait que souvent on se demande pourquoi on travaille, etc.....

                                  Si on rajoute les problèmes matériel, financiers, les problèmes familiaux, sentimentaux, etc....Il nous arrive de nous demander pourquoi on vit, et pourquoi nous sommes sur terre.

                                  Beaucoups de gens ont donc besoin d’ un « paliatif » a tous ces malaises de la vie, donc :

                                  (Dans le pire des cas,) certains se réfugient dans la religion, dans des cas ( moins graves,) certains se réfugient dans l’ alcool ou la drogue, etc.....

                                  Les cas les plus désespérés se suicident....

                                  L’ idéal serait que chaque etre Humain puisse trouver un sens a sa vie : ( Que ce soit en défendant des causes, des injustices, faire de l’ humanitaire, ou bien encore en écrivant, ou en faisant de la peinture, ou des tas d’ autre choses.....

                                  Il est clair que pour les gens qui n’ ont aucun but dans leur vie, ( ou bien ceux qui se fichent de tout,...) il est normal que ces gens se pose la question suivante : Mais a quoi sert ma vie ?


                                  Mais tout ceci est tout un long débat, et il y a matière a écrire pendant des heures.......




                                  Bien cordialement.




                                  VINVIN.





                                    • rocla (haddock) rocla (haddock) 29 août 2009 19:07

                                      Rien vaut rien non plus...

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